9:877 877 DEUX DISCOURS DE CALVIN AU COLLOQUE DE LAUSANNE. Seance du 5. Octobre 1536.l) Ie m'estoie abstenu de parler iusques a, ceste heure et avoye delibere de me abstenir iusques a la fin, voyant que ma parolle n'estoit pas fort requise en si suffisantes responses que donnent mes freres Farel et Viret. Mais la reproche que vous nous avez faicte touchant les sainctz docteurs anciens me contrainct de dire ung mot pour remonstrer briefvement combien a tort et sans cause vous nous accusez en cest endroict. Vous nous imposez que nous les contemnons et du tout reiectons, adiouxtant la raison que c'est pourtant que nous les sentons contraires et adverses a nostre cause. Quant au contemnement nous ne refusons point que ne soyons estimez de tout le monde non seulement temeraires mais arrogans outre mesure, si nous avions telz serviteurs de Dieu en mocquerye telle que vous dictes, iusques a les reputer asnes. S'il estoit ainsi, nous ne prendrions point la peine de les lire et nous servir de leur doctrine quand mestier est et que l'occasion s'y addonne. Tellement que ceux qui font semblant de leur porter grande reverence souvent ne les ont pas en si grand honneur que nous, etne daigneroientemploierle temps a lire leurs escriptz que nous y employons voluntiers. Comme se pourroit prouver, non pas a. vous, mais a ung qui y seroit un peu plus exercita. Mais ce que nous les avons tousiours cependant au nombre de ceux aux quelz nest pas deue obeissance et ne exaltons pas tellement leur autorite que elle puisse amoindrir ou aucunement abaisser la dignite de la parolle du seigneur, laquelle seule avec entiere obeissance doibt estre estimee en leglise de Iesu- 1) Le debat portait ce jour-la sur le troisieme des dix articles proposes {Voyes ci-dessus page 701) et Von discutait la question de la presence reelle du Christ glorifie. Actes fol 163 verso et suiv. Buchat, Hist de la res. de Suisse IV. p. 284 suiv.