9:715 715 AU ROY*) Sire, puis que nous sommes chargez et intitulez vers vostre maieste de tenir quelque secte a part, nous ne desirons pas mieux que de rendre *) conte de nostre foy, moyennant qu'il vous plaise nous ouir patiemment en ce que briefvement nous vous offrons par escrit, a ce que vous ayes meilleur loisir de poiser 2j le contenu, et si bon vous semble le communiquer a vostre conseil, a fin que vous puissies mieux iuger si cest a tort ou a droit que nous sommes blasmez. Ce pendant, Sire, nous vous supplions humblement de deux choses : l'une est qu'il vous plaibe de considerer combien la verite de Dieu contenue en la Loy aux Prophetes et en l'Evangile est une chose pretieuse: veu que non seulement le salut de noz ames y gist, mais aussi que Dieu ne peut estre deuement honore servi et glorifie sinon que par ceste reigle. Secondement quil vous plaise aussy penser combien d'abus 8) regnent auiourdhuy a-u monde. Car c'est chose toute notoire que la vraye purete de l'Eglise est toute pervertie et corrompue. Or plusieurs se nourrissent en ignorance 4) estans obstinez a ne se vouloir enquerir de la volunte de Dieu. Et voila qui est cause que plusieurs gens craignans Dieu seront souvent condamnez par faute d'estre ouis. Au reste, Sire, a fin qu'il ne vous semble que nous vueillons rien colourer ne palier par vaine couverture, nous avons icy couche en simplicite une brefve confession de la Foy que nous tenons laquelle noub esperons que vous trouveres accordante avec l'Eglise catholique. En premier lieu nous croyons en un seul Dieu *) Les vanantes latines qii1 on trouvera ci-apres sont celles de la traduction de Beze a laquelle nous empruntons aussi les citations bibliques. Les vanantes francaises sont celles de l'edition de M. Bonnets dam laquelle cependant nous ne r elevons pas les nombreux changements de l'orthographe 1) vous rendre. 2) priser. 3) erroreb. 4) sibi indulgent in sua caecitate et ignorantia