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VIE
DE
CALVIN
100
[h
4]
Adonc
*)
voyant
que
la
courte
halaine
le
pressoit
de
plus
en
plus,
il
envoya
vers
Messieurs
les
quatre
Syndiques
et
tout
le
petit
Conseil
ordinaire
qu'on
appelle,
pour
les
advertir
qu'il
desiroit
fort
de
parler
encores
une
fois
a
eux
en
leur
Conseil,
et
qu'a
ceste
fin
il
s'y
feroit
porter
le
ieudi
suivant,
qui
estoit
le
27
dudit
mois,
pour
les
voir
la
tous
ensemble.
Les
bons
Seigneurs
firent
response,
qu'a
cause
de
la
debilite
et
indisposition
si
grande,
ils
le
prioyent
bien
fort
de
ne
prendre
point
ceste
peine,
mais
qu'eux-mesmes
tous
ensemble
Tiroyent
voir.
Ce
qu'ils
firent
aussi
le
ieudi
matin,
partans
de
leur
chambre
du
Conseil,
et
allans
selon
leur
ordre
accoustume
iusques
en
son
logis.
Eux
donc
estans
entrez
en
sa
chambre,
et
s'estans
assis
apres
l'avoir
salue,
et
luy
eux
mutuellement:
en
premier
lieu
il
les
remercia
de
la
peine
qu'il
leur
avoit
pleu
prendre
de
se
transporter
vers
luy,
combien
que
son
desir
eust
este
de
se
faire
porter
en
leur
maison
de
ville.
Puis
il
leur
declara,
qu'il
avoit
tousiours
desire
de
parler
a
eux
encore
une
fois,
et
combien
que
par
ci
devant
il
se
fust
trouve
souvent
bien
bas,
toutesfois
il
ne
s'estoit
point
voulu
haster,
d'autant
que
Dieu
ne
lui
donnoit
pas
advertissemens
de
son
departement2)
si
precisement
qu'il
fait
maintenant.
Apres
ceste
preface,
il
les
remercia
de
ce
qu'il
leur
avoit
pleu
lui
faire
plus
d'honneur
qu'il
ne
lui
appartenoit,
et
le
supporter
en
plusieurs
endroits,
Comme
(disoit-il)
ie
scay
bien
que
i'en
ay
eu
besoin:
protestant
qu'en
cela
il
se
tenoit
d'autant
plus
oblige
a
eux
de
ce
que
tousiours
ils
lui
avoyent
monstre
tel
signe
d'amitie,
que
ils
ne
pouvoyent
mieux
faire.
Et
combien
que
cependant
qu'il
avoit
este
ici
il
[h
5]
eust
eu
plusieurs
combats
et
fascheries,
comme
aussi
il
faut
que
toutes
gens
de
bien
soyent
exercez,
que
toutesfois
cela
n'estoit
pas
venu
desdits
Seigneurs.
Outreplus
il
les
pria,
que
s'il
n'avoit
fait
ce
qu'il
devoit,
il
leur
pleust
de
prendre
le
vouloir
pour
l'effect:
car
il
avoit
desire
le
bien
de
ceste
ville,
et
l'avoit
procure,
mais
qu'il
s'en
faloit
beaucoup
qu'il
s'en
fust
acquitte.
Vray
est
qu'il
ne
nioit
pas
que
en
ce
peu
qu'il
avoit
fait,
Dieu
s'estoit
servi
de
luy,
et
que
s'il
disoit
autrement,
il
seroit
hypocrite.
Et
pria
derechef
d'estre
excuse
de
ce
qu'il
avoit
fait
si
peu
au
pris
de
ce
qu'il
devoit,
tant
en
public
que
en
particulier:
estimant
que
lesdits
Seigneurs
l'avoyent
supporte
en
ses
affections
trop
vehementes
esquelles
il
se
desplaist,
s'asseurant
que
Dieu
aussi
les
lui
a
pardonnees.
Il
dit
aussi
qu'il
protestoit
devant
Dieu
et
eux,
qu'il
avoit
porte
purement
la
parole
que
Dieu
luy
avoit
commise,
s'asseurant
de
n'avoir
point
chemine
a
l'aventure,
ni
en
erreur,
et
qu'autrement
il
attendroit
1)
Premiere
redaction
p.
52.
2)
depart
F.
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