7:98
tient,
sans
que
son
serment
attouche
a
Dieu,*)
ii
s'abuse.
Car
Dieu
a
la
son
regne
aussi
bien,
en
sorte
que
l'homme
n'y
peut
rien.
C'est
donc
tousiours
prendre
le
Nom
de
Dieu.
Nous
voyons
comment
nostre
Seigneur
a
tousiours
continue
son
propos.
Ces
ecerveles
le
veulent
transporter
avee
eux
pour
le
faire
sauter
subit
du
coq
a
l'asne.
La
conclusion
est,
que
nostre
parolle
soit
ouyt
ouy:
non,
non:
et
que
tout
ce
qui
est
par
dessus,
vient
du
mal.
Ces
parolles
sont
aisees
a
entendre,
n'estoit
que
ces
porceaux
les
renversent
avec
leurs
groins,
tellement
qu'ilz
les
[rendent
toutes
confuses.
Car
ilz
disent
que
cela
vaut
autant,
comme
s'il
avoit
dict,
que
noz
propoz
doyvent
estre,
ouy
et
non
:
et
que
c'est
mal
faict
d'y
adiouster
d'avantage.
Or
nostre
Seigneur
Iesus
met
deux
foys
chacun
de
ces
deux
motz,
pour
signifier
que
nous
devons
estre
fermes
et
constans
en
noz
propos.
Comme
s'il
disoit:
Ne
variez
point,
pour
retracter
a
chacune
foys
voz
parolles:
et
qu'il
n'y
ayt
point
de
mensonge
ne
hypocrisie
en
voz
propos.
Mais
que
vostre
ouy,
soit
ouy:
et
vostre
non,
soit
non.
Et
de
faict,
sainct
Iacques,
voulant
donner
une
mesme
doctrine,
parle
[page
101]
ainsi
de
mot
a
mot:
Que
vostre
ouy
soit
ouy,
et
vostre
non
soit
non
(Iaq.
5,
12).
En
quoy
il
signifie,
que
les
fideles
doyvent
avoir
certaine
tenure2)
en
leurs
parolles.
S'il
y
avoit
une
telle
loyaute
et
fermete
en
nous,
tous
sermens
seroyent
superflus.
Car
ceste
simplicite
do
parolles
suffiroit,
d'affermer
et
nyer,
sans
iurer.
Il
faut
donc
que
la
verite
ne
regne
point,
ou
il
y
a
frequent
usage
de
sermens.
Pourtant,
ce
n'est
pas
sans
cause
que
nostre
Seigneur
prononce,
que
cela
procede
du
mal.
Car
a
dire
vray,
la
cause
qui
nous
induit
a
iurer
est
que
tout
le
monde
est
si
plein
de
mensonges,
cauteles,
feintises,
et
desloyautes,
qu'il
n'y
a
nul
qui
s'ose
mesme
fier
a
son
propre
frere.
Ainsi
un
mal
attire
l'autre.
Mais
en
tout
cela
nostre
Seigneur
Iesus
n'attouche
nullement
aux
sermens
legitimes,
qui
estoyent
permis
en
la
Loy:
ains
seulement
reprend
et
corrige
ceste
licence,3)
que
le
peuple
estant
mal
instruict
par
ses
mauvais
Docteurs
4)
se
donnoit:
pensant
pour
le
premier,
que
ce
n'estoit
point
iurer
de
prendre
le
nom
de
Dieu
obliquement:
puis
apres,
ne
faisant
cas
que
de
pariures,
et
estimant
tous
sermens
vains
et
legiers,
comme
rien.
Puis
que
i'ay
suffisamment
renverse
tous
les
fondemens,
sur
lesquelz
s'appuyent
les
[page
102]
Anabaptistes,
voulans
condamner
tous
sermens
sans
distinction
ny
exception
quelconque:
il
reste
main-
1)
maiestatem
Dei.
2)
firmam
constantiam.
3)
effraenem
licentiam.
4)
a
suis
doctoribus.
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