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97
CONTEE
LES
ANABAPTISTES.
98
quelque
raison
que
ce
fust.
*)
Ce
qui
est
contre
l'intention
du
Seigneur,
et
contre
le
sens
que
luy
mesme
donne
en
la
procedure
et
deduction
des
parolles.
Cependant
ilz
nous
veulent
faire
a
croire,
que
nous
glosons
ce
passage,
comme
s'il
estoit
dict,
que
c'est
mal
faict
de
iurer
par
le
ciel,
ou
par
la
terre
:
mais
que
de
iurer
par
Dieu,
il
est
permis.
Or
pour
le
moins,
ilz
nous
imposent
cela
envers
les
simples
idiotz,
qui
n'ont
rien
veu
n'ouy
de
nous,2)
pour
en
iuger.
Et
puis
ayant
iette
en
avant
ceste
calomnie,
ilz
s'escrient,
en
disant:
O
les
folz
et
aveugles,
qui
ne
regardent
pas
que
Dieu
est
plus
grand
que
son
throsne.
Mais
a
qui
s'adressent-ilz,3)
sinon
a
eux
mesmes?
veu
qu'eux,
et
non
autres,
ont
forge
cela
en
leur
cervelle
phantastique.
Pource
qu'il
s'ensuit
aux
parolles
de
nostre
Seigneur,
que
nul
n'ait
a
iurer
par
son
chef:
d'autant
que
nul
de
nous
ne
sauroit
faire
un
cheveu
de
sa
teste
blanc
ou
noir.
Voila,
disent-ilz,
la
cause
pourquoy
tous
sermens
sont
defenduz:
d'autant
que
nous
ne
saurions
accomplir
ce
que
nous
promettons.
Mais
ie
dy
au
contraire,
que
si
les
bestes
pouvoyent
parler,
elles
parleroyent
plus
sagement.
Pour
le
premier
il
y
a
contradiction
manifeste
en
ce
qu'ilz
[page
99]
babillent.
Car
ceste
raison
est
speciale,
pour
les
sermens
ou
nous
promettons
de
faire
quelque
chose
a
l'advenir.
Il
s'ensuit
donc,
qu'un
serment,
par
lequel
i'affermer
ay
de
ce
qui
a
desia
este
faict,
ne
sera
pas
mauvais.
Ne
faut-il
pas,
ie
vous
prie,
qu'ilz
soyent
du
tout
hors
du
sens,
d'arguer
ainsi?
Nous
ne
pouvons
accomplir
ce
que
nous
promettons
:
pourtant
tous
sermens
sont
defenduz.
La
replique
est
prompte
a
cela,
qu'il
y
a
une
espece
de
serment,
en
laquelle
il
n'est
point
question
de
s'obliger
a
rien
faire
:
mais
seulement
de
rendre
tesmoignage
a
la
verite
pour
un
faict
ia
passe.
Mesme
que
c'est
la
facon
de
iurer
dont
on
use
le
plus.
Secondement,
il
s'en
faut
beaucoup,
que
le
sens
soit
tel
qu'ilz4)
imaginent.
Car
nostre
Seigneur
Iesus
poursuit
tousiours
a
monstrer,
comme
il
avoit
commence,
que
si
quelcun
iure
par
son
chef,
c'est
prendre
aussi
bien
le
Nom
de
Dieu
obliquement,
comme
de
iurer
par
le
ciel,
ou
la
terre,
ou
par
Ierusalem.
Comme
donc
il
avoit
dict,
que
le
ciel
est
le
throsne
de
Dieu,
la
terre
son
marchepied,
Ierusalem
sa
saincte
cite
:
aussi
consequemment
il
demonstre,
que
le
chef
de
l'homme
est
une
portion
de
sa
seigneurie
:
d'autant
qu'il
en
dispose
luy
seul
a
sa
volunte.
Comme
s'il
disoit:
Quand
quelcun
iure
[page
100]
par
son
chef,
s'il
pense
iurer
par
ce
qui
luy
appar-
1)
quacunq[ue
occasione.
2)
scriptorum
nostrorum.
3)
in
quos
insultant?
4)
le
vray
sens
soit
ce
qu'ilz
etc.
1566
suiv.
(verus
sensus)-
Calvini
opera.
Vol
VIL
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