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obeissance
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96]
qu'il
a
rendue
a
Dieu
son
Pere
nous
fust
imputee.
Quant
a
ce
que
sainct
Paul
nomme
la
Loy,
doctrine
puerile
(Gal.
4,
1
s.),
cela
n'appartient
qu'aux
ceremonies
et
figures.
Et
en
ce
mesme
sens
il
est
dict,
que
la
Loy
ne
peut
amener
ses
disciples
a
perfection
(Hebr.
7,
19).
D'autant
que
la
fin,
l'accomplissement
et
la
verite
en
est
en
Iesus
Christ.
Au
reste,
quant
a
la
doctrine
de
vie,
telle
qu'elle
a
este
du
commencement,
elle
est
encore
maintenant:
et
nous
est
commune
avec
le
peuple
d'Israel.
Car
elle
ne
varie
point:
mais
comme
la
volunte
et
iustice
de
Dieu
est
immuable,
aussi
la
Loy
qui
en
est
vraye
et
certaine
declaration,
demeurera
iusques
a
la
fin
telle
qu'elle
a
este
du
commencement.
Si
on
concede
que
Iesus
Christ
ait
simplement
interprete
le
commandement
de
Dieu
son
Pere,
touchant
le
serment,
et
non
pas
rien
adiouste
a
iceluy,
comme
il
est
necessaire
de
le
confesser:
nous
avons
gaigne
le
poinct
que
nous
voulons.
Car
la
Loy
ne
defend
pas
de
prendre
le
Nom
de
Dieu,
comment
que
ce
soit:
mais
defend
de
le
prendre
en
vain:
signifiant
qu'il
y
a
quelque
facon
legitime
de
le
prendre,
et
en
user,
laquelle
est
permise.
Toutesfoys
il
est
mestier
d'exposer
les
parolles
de
nostre
Seigneur
Iesus,
pource
qu'il
semble
de
premiere
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97]
entree,
que
il
vueille
interdire
tous
sermens.
Or
pour
en
avoir
bonne
et
seure
intelligence,
il
convient
de
savoir
l'occasion
qui
l'a
esmeu
d'ainsi
parler.
Les
Scribes
et
Pharisiens,
comme
il
appert
en
tout
le
chapitre
cinquiesme
de
sainct
Matthieu,
avoyent
par
leurs
faulses
gloses
tellement
corrompu
le
peuple,
qu'on
ne
faisoit
nulle
conscience
de
contrevenir
en
plusieurs
sortes
aux
commandemens
de
Dieu:
moyennant
qu'on
eust
quelque
tergiversation
ou
eschappatoire
pour
se
couvrir.
Ainsi
on
ne
pensoit
point
communement
que
ce
fust
mal
faict,
de
iurer
en
vain
et
frivolement
par
le
ciel
et
par
la
terre:
moyennant
qu'on
ne
iurast
point
directement
par
le
Nom
de
Dieu.
Or
nostre
Seigneur
Iesus
monstre
que
c'est
une
folle
cavillation
et
sophisterie,
que
de
se
vouloir
ainsi
purger
devant
Dieu:
veu
que
soubz
le
ciel
et
la
terre
son
Nom
est
obliquement
comprins.
Ainsi
quand
il
defend
de
iurer
du
tout,
ce
mot,
du
tout,
se
rapporte
a
la
forme
de
parler
ou
aux
motz
dont
on
use.
Ce
qui
se
peut
aisement
confermer
par
ce
qu'il
adiouste
consequemment:
ny
par
le
ciel,
car
c'est
le
throsne
de
Dieu:
ny
par
la
terre,
car
c'est
son
marchepied.
Or
les
Anabaptistes
appliquent
cela
perversement
au
motif,
ou
a
la
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98]
cause.1)
Comme
s'il
estoit
defendu
de
iurer
pour
1)
Le
traducteur
dit
simplement,
perverse
ad
causam
applicant.
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