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VIE
DE
CALVIN
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Ceste
annee-la
donc,
ayant
acheve
les
Lamentations
de
Ieremie
en
ses
lecons
le
19
de
Janvier,
ii
commenca
le
lendemain
le
Prophete
Ezechiel.
Et
ayant
acheve
es
sermons
ordinaires
de
sa
sepmaine
le
premier
livre
de
Samuel,
il
commenca
le
second
livre
le
3.
iour
de
Fevrier.
Un
peu
apres
il
fut
adverti
de
Poloigne,
que
depuis
que
Terreur
de
Stancarus
avoit
este
cognu
et
reiette,
la
encore
certains
fantastiques,
desquels
estoit
George
Blandrata,
troubloyent
les
fideles,
en
renversant
le
poinct
de
nostre
foy
touchant
la
Trinite
des
personnes
en
une
seule
essence
divine,
et
faisant
trois
essences:
comme
de
fait
ils
avoyent
este
impudens
jusques-la,
que
de
faire
une
Table,
pour
monstrer
que
le
Fils
et
le
sainct
Esprit
ne
sont
pas
le
mesme
Dieu
que
le
Pere
[g
5].
Ce
qui
fut
cause
qu'il
fit
imprimer
une
brieve
remonstrance
ausdits
freres
de
Poloigne,
qu'ils
se
donnassent
garde
de
se
forger
trois
dieux,
en
imaginant
trois
essences
au
lieu
de
trois
Personnes.
La
sur
ce
propos
il
taxe
nommement
Matthieu
Gripald
et
Valentin
Gentil.
Depuis
ayant
sceu
qu'icelle
remonstrance
avoit
proffite
envers
plusieurs,
pour
leur
faire
cognoistre
les
ruses
de
tels
galans,l)
il
escrivit
ausdits
freres
de
Poloigne
une
seconde
epistre,
datee
du
dernier
d'Avril,
pour
les
confirmer
davantage
en
ce
principal
article
de
nostre
religion.
Il
mit
aussi
en
lumiere
son
Commentaire
sur
les
quatre
derniers
livres
de
Moyse,
redigez
en
forme
de
Concordance.
Davantage
furent
imprimees
ses
lecons
sur
Ieremie,
qu'il
avoit
expose
en
lescole
comme
il
a
este
dit.
En
Iuin
on
commenca
a
exposer
en
la
Congregation
le
livre
de
Iosue.
En
la
fin
d'Aoust
ou
environ
il
se
trouva
fort
presse
de
sa
goutte
et
longuement,
avec
certains
intervalles,
qui
toutesfois
n'estoyent
pas
sans
douleur.
Nonobstant
il
ne
laissoit
de
s'efforcer
de
faire
son
devoir
en
prive,2)
estant
marri
que
la
maladie
l'empeschoit
de
le
faire
en
public.
Mais
quand
tout
est
dit,
lors
qu'on
eust
pense
qu'il
se
reposast,
il
faisoit
beaucoup:
comme
aucuns
freres
Ministres
des
Eglises
de
France,
qui
lors
le
vindrent
voir
pour
luy
communiquer
de
certains
poincts
et
doutes
survenans
en
l'exercice
de
leur
charge,
en
peuvent
bien
avoir
souvenance,
ayans
ouy
ses
responses.
Il
les
receut
humainement,
et
combien
que
la
goutte
le
rendist
moins
alaigre,
si
est-ce
qu'en
signe
de
fraternite
il
voulut
soupper
avec
eux
en
son
logis,
ou
estoyent
aussi
ses
compagnons
les
autres
Ministres
de
l'Eglise
de
Geneve,
tant
ceux
des
champs
que
de
la
ville.
Au
reste,
il
traduisoit
lors
en
Francois
ses
Commentaires
sur
les
quatre
derniers
livres
de
Moyse,
reconferoit
la
Translation
du
premier,
et
faisoit
aussi
1)
de
ces
esprits
Jb\
2)
particulier
F.
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