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comme
trespassez.
Les
femmes
ont
eu
un
semblable
effroy
:
mais
l'Ange
puis
apres
adiouste
le
remede.
Quant
a
vous,
dit-il,
ne
craignez
point,
car
vous
cherchez
Iesus
qui
a
este
crucifie,
il
est
ressuscite
comme
il
a
dit.
Yci
nous
voyons
comme
Dieu
accepte
l'affection
et
le
zele
de
ces
femmes,
en
telle
sorte
qu'il
corrige
cependant
ce
qu'il
n'approuve
point.
I'enten
qu'il
le
corrige
par
la
bouche
de
l'Ange
qui
est
la
en
son
nom.
Nous
avons
dit
que
c'est
d'une
bonte
singuliere
que
Dieu
recoit
nostre
service
quand
il
est
imparfait,
veu
qu'il
le
pourroit
avoir
en
detestation.
Il
recoit
de
nous
donc
ce
qui
est
de
nulle
valeur,
comme
un
pere
recevera
de
ses
enfans
ce
qui
seroit
autrement
estime
comme
fatras
et
badinage.
Voyla,
di-ie,
comme
Dieu
nous
est
liberal:
mais
d'autre
coste
si
est-ce
qu'il
ne
veut
pas
que
les
hommes
se
plaisent
et
se
flattent
en
leurs
vices.
Voyla
pourquoy
l'Ange
corrige
ceste
imperfection
qui
est
aux
femmes:
et
encores
que
la
fin
ou
elles
tendent
soit
bonne,
si
est-ce
qu'elles
sont
condamnees
au
vice
particulier
qui
y
est.
Et
voyla
pourquoy
S.
Luc
recite
qu'elles
ont
este
plus
asprement
redarguees:
Qu'est-ce
que
vous
cherchez
le
vivant
avec
les
morts?
Mais
yci
nous
avons
a
observer
que
les
gend'armes
comme
gens
incredules
et
meschans,
qui
n'avoyent
nulle
crainte
de
Dieu
ne
religion,
ont
este
saisis
de
frayeur,
et
qu'ils
ont
eu
mesmes
comme
un
esprit
de
frenesie:
les
femmes
ont
bien
craint,
mais
elles
recoyvent
consolation
incontinent.
Voyla
donc
comme
la
maieste
de
Dieu
est
terrible
a
tous
ceux
ausquels
elle
apparoist:
c'est
pource
que
nous
sentons
nostre
fragilite
quand
Dieu
se
declare
a
nous:
et
au
lieu
qu'au
paravant
nous
estions
enflez
de
presomption,
et
avions
une
telle
audace
que
nous
ne
pensions
plus
estre
hommes
mortels,
quand
Dieu
nous
donne
quelque
signe
de
sa
presence,
il
faut
necessairement
que
nous
soyons
abbatus,
et
que
nous
cognoissions
quelle
est
nostre
condition,
c'est
ascavoir
que
nous
ne
sommes
que
terre
et
poudre,
et
toutes
nos
vertus
ne
sont
que
fumee
qui
s'escoule
et
s'esvanouit.
Cela
donc
est
commun
a
tous,
tant
bons
que
mauvais.
Au
reste,
quand
Dieu
a
ainsi
effraye
les
incredules,
il
les
laisse
la
comme
gens
reprouvez,
d'autant
qu'ils
ne
sont
pas
dignes
de
gouster
nullement
sa
bonte.
Et
voyla
aussi
pourquoy
ils
fuyent
sa
presence,
ils
se
despitent
et
grincent
les
dents,
et
sont
comme
enragez,
iusques
a
ce
qu'ils
perdent
tout
sens
et
raison,
se
rendans
comme
gens
abbrutis
du
tout.
Mais
les
fideles,
apres
avoir
este
espovantez,
se
relevent
et
prenent
courage,
voire
d'autant
que
Dieu
les
console
et
les
esiouit.
Ceste
crainte
donc
que
concoyvent
les
fideles
de
la
presence
de
la
maieste
de
Dieu
n'est
sinon
un
preparatif
d'humilite,
afin
qu'ils
luy
facent
l'hommage
qu'il
merite,
et
qu'ils
se
ran-
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