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SUR
L'EPITRE
AUX
GALATES.
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practiques
meschantes,
ou
de
maquerelages,
ou
de
choses
semblables.
Pourquoy?
Afin
de
manger
et
friander,
ou
a
fin
d'yvrongner:
et
les
autres
a
larrecins
et
pillages,
iusques
a
de
veoir
brigans.
Voila
donc
ou
les
cupiditez
menent
les
hommes:
car
ils
se
proposent
de
faire
moisson,
c'est
a
dire
d'avoir
ce
qu'ils
appetent,
encores
que
ce
soit
a
leur
confusion
et
ruine.
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
si
on
regarde
pourquoy
les
hommes
s'addonnent
a
ceci
ou
a
cela,
ou
trouvera
qu'il
y
a
tousiours
esperance
de
moissonner.
Ainsi
ce
qu'ils
font
c'est
autant
que
des
semailles,
pour
ce
qu'ils
travaillent
en
esperance
de
recueillir.
Ici
sainct
Paul
dit
que
selon
que
nous
aurons
seme,
nous
moissonnerons.
Et
puis
il
se
declare
en
disant
que
les
uns
sement
a
l'Esprit
et
les
autres
a
la
chair.
Or
semer
a
l'Esprit
c'est
de
se
retirer
du
monde
et
de
ceste
vie
transitoire,
et
cognoistre
que
nous
sommes
creez
non
point
pour
nous
arrester
ici
bas:
mais
pour
passer
outre
iusques
a
ce
que
nous
soyons
parvenus
a
nostre
heritage.
Que
nostre
vie
n'est
pas
pour
estre
ici
sinon
quelque
peu
de
temps,
et
pour
y
estre
pourmenez
(ainsi
qu'il
est
dit
au
Pseaume
qui
a
este
chante,
et
se
chantera
encores),
que
nous
ne
sommes
point
ici
pour
y
habiter
a
iamais,
et
comme
si
nous
y
avions
un
logis
permanent:
mais
Dieu
nous
y
pourmeine,
et
nous
y
fait
faire
seulement
quelque
vire-volte:
et
puis
comme
aussi
Moyse
en
parle
en
ce
cantique,
Venez
(dit-ii),
retournez
en
poudre.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
quand
nous
serons
bien
advisez
pour
renoncer
a
tous
nos
appetis,
alors
nous
semerons
a
l'Esprit,
d'autant
qu'ils
ne
se
fourrent
point
en
solicitudes
mondaines
pour
estre
la
attachez:
mais
qu'ils
cognoissent
que
Dieu
les
appelle
plus
haut,
et
s'y
preparent
et
s'efforcent
d'y
parvenir.
Les
autres
sement
a
la
chair:
c'est
a
dire
ils
sont
tellement
preoccupez
d'une
affection
brutale,
qu'il
leur
semble
qu'ils
n'ont
rien
que
de
ceste
vie
presente.
Et
de
faict
si
on
regarde
a
quel
but
tendent
les
hommes,
on
trouvera
que
le
monde
les
retient
quasi
tous.
De
mille
a
grand'peine
en
trouveraon
un
qui
passe
outre,
cognoissant
que
ce
n'est
qu'une
figure
de
ce
monde
qui
s'esvanouist,
et
qui
s'addonne
a
bon
escient
et
en
verite
a
la
vie
celeste.
Tous
donc
quasi
sement
a
la
chair.
Il
est
vray
que
leurs
regards
sont
aucunement
differens,
pour
ce
que
l'un
sera
paillard,
l'autre
yyrongne,
l'autre
chiche
et
taquin,
l'autre
prodigue.
Si
donc
on
regarde
les
complexions
des
hommes,
elles
sont
diverses
et
quasi
repugnantes,
que
l'un
hait
l'autre.
Et
pourquoy?
d'autant
qu'il
n'est
pas
de
mon
naturel,
celuy-la
ne
m'est
point
propre:
mais
quoy
qu'il
en
soit,
quand
un
fera
un
examen,
on
trouvera
que
tous
sement
a
la
chair.
Il
y
a
donc
beaucoup
d'especes
de
semer
:
mais
cependant
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