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DE
LA
PASSION.
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telles
frayeurs,
veu
qu'il
n'y
a
en
luy
que
toute
perfection?
Car
il
semble
que
cela
derogue
a
la
foy
qu'il
devoit
avoir,
et
a
tout
ce
que
nous
devons
croire
de
luy:
c'est
qu'il
a
este
sans
aucune
tache
de
vice.
Or
la
response
est
bien
aisee
a
cela.
Car
quand
il
a
este
tente
de
Satan,
il
est
certain
qu'il
faloit
qu'il
eust
ceste
apprehension
qu'il
estoit
comme
au
haut
d'une
tour
et
qu'il
fust
suiet
a
telle
illusion
selon
sa
nature
humaine:
cela
toutesfois
n'a
rien
amoindri
sa
vertu
divine.
Mais
plustost
nous
avons
occasion
de
magnifier
sa
bonte
envers
nous,
d'autant
qu'il
s'est
ainsi
abbaisse
pour
nostre
salut.
Maintenant
il
est
dit
qu'il
s'est
escrie,
Mon
Dieu,
pourquoy
m'as-tu
laisse?
En
premier
lieu
il
est
bien
certain
que
Iesus
Christ,
en
tant
qu'il
estoit
Dieu,
ne
pouvoit
avoir
une
telle
apprehension.
Nenni:
mais
quand
il
a
souffert
il
a
falu
que
sa
Divinite
donnast
lieu
et
place
a
sa
mort
et
passion,
laquelle
il
devoit
endurer.
Voyla
donc
la
vertu
de
nostre
Seigneur
Iesus
qui
s'est
tenue
comme
cachee
pour
un
temps,
iusques
a
ce
qu'il
eust
accompli
tout
ce
qui
estoit
requis
a
nostre
redemption.
Mais
encores
selon
l'homme,
notons
que
ceste
plainte,
ce
sentiment
et
frayeur
dont
nous
parlons
maintenant,
n'a
point
derogue
en
facon
que
ce
soit
a
la
foy
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Car
entant
qu'il
estoit
homme
il
a
eu
toute
sa
fiance
en
Dieu,
ainsi
que
nous
avons
veu,
et
hier
il
en
fut
assez
traitte.
C'a
este
donc
le
vray
patron
d'une
vraye
fiance
parfaite
et
entiere.
Or
il
est
dit
maintenant
qu'il
a
este
si
angoisse
qu'il
sembloit
qu'il
fust
delaisse
de
Dieu
son
Pere:
cependant
neantmoins
sa
foy
a
este
tousiours
parfaite,
et
n'a
point
este
abbatue
ni
esbranlee
en
facon
que
c%
soit.
Et
comment
donc
dit-il,
Pourquoy
m'as-tu
laisse?
C'est
de
l'apprehension
naturelle.
Voyla
donc
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
qui
selon
l'infirmite
de
sa
chair
est
comme
abandonne
de
Dieu,
et
neantmoins
il
ne
laisse
pas
de
se
fier
en
luy.
Comme
de
faict
nous
voyons
deux
parties
en
ces
mots,
qui
sont
de
prime
face
contraires,
et
toutesfois
le
tout
s'accorde
bien.
Quand
il
dit,
Mon
Dieu,
mon
Dieu,
et
qu'il
redouble
en
telle
sorte,
en
cela
il
monstre
la
constance
de
sa
foy.
Il
ne
dit
pas,
Ou
est
Dieu?
Comment
me
laisse-il?
Mais
il
s'addresse
a
luy.
Il
faut
donc
qu'il
soit
tout
persuade
et
bien
resolu,
qu'il
trouvera
tousiours
acces
favorable
envers
Dieu
son
Pere.
Voyla
(di-ie)
un
tesmoignage
certain
et
infalible
de
la
foy
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
quand
au
milieu
de
l'extremite
et
angoisse
ou
il
estoit,
il
ne
laisse
pas
de
nommer
Dieu
son
Pere,
et
non
pas
en
feintise,
mais
pource
qu'il
estoit
asseure
qu'il
le
trouveroit
propice
en
l'invoquant.
Voyla
(di-ie)
la
foy
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
qui
se
declare
assez.
Mais
cependant
il
redouble,
pource
que
ce
combat
est
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