46:911
911
SERMONS
912
l'Esprit
de
Dieu,
quand
il
donne
telle
instruction
a
ceux
qui
ont
este
du
tout
esgarez,
voire
abbrutis:
que
non
seulement
ils
recognoissent
leurs
fautes,
et
se
rangent
pour
obtenir
grace,
mais
qu'ils
puissent
quant
et
quant
parler
comme
docteurs,
et
gens
qui
de
long
temps
auroyent
este
exercez
en
l'Escriture
saincte.
Car
la
principale
remonstrance
que
nous
pourrons
faire
a
un
homme
ainsi
endurci,
et
qui
ne
laisse
pas
encores
de
se
tempester
a
l'encontre
de
Dieu,
quand
il
doit
plier
et
venir
a
repentance,
n'est-ce
pas
celle
que
fait
yci
ce
povre
brigand?
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
une
telle
admonition
n'a
rien
proufite
sinon
pour
rendre
inexcusable
celuy
qui
estoit
ainsi
possede
de
Satan.
Si
elle
n'a
rien
servi
envers
celuy
auquel
elle
s'addressoit,
si
faut-il
qu'elle
nous
soit
auiourd'huy
utile.
Ainsi
apprenons
de
craindre
Dieu,
encores
qu'il
nous
espargne
:
mais
surtout
si
nous
sommes
batus
de
ses
verges,
et
qu'il
nous
face
sentir
qu'il
est
offense
contre
nous,
qu'alors
nous
soyons
tant
plus
touchez
pour
gemir,
et
que
nous
ayons
aussi
constance
d'endurer
patiemment
nos
afflictions,
comme
nous
voyons
qu'a
fait
le
povre
brigand:
et
ne
point
nous
eslever
en
orgueil
et
furie
comme
l'autre.
Qui
plus
est,
en
ces
deux
nous
voyons
comme
des
rairoirs
de
tout
le
genre
humain:
car
nous
voyons
les
miseres
ausquelles
nous
sommes
enveloppez.
Ceste
vie
est
comme
un
abysme
de
toutes
povretez,
et
ce
sont
les
fruits
de
nos
pechez:
car
nous
avons
este
privez
de
la
benediction
de
Dieu
en
la
cheute
d'Adam.
Vray
est
qu'encores
Dieu
par
sa
bonte
inestimable
surmonte
ceste
malediction-la,
quand
il
se
declare
tousiours
Pere
en
beaucoup
de
sortes,
et
nous
fait
sentir
sa
douceur
et
l'amour
qu'il
nous
porte,
et
le
soin
qu'il
ha
de
nous.
Mais
tant
y
a
que
nous
avons
beaucoup
de
marques
de
nos
pechez,
et
que
haut
et
bas
nous
devons
appercevoir
que
nous
sommes
maudits
de
Dieu:
la
mort
finalement
est
commune
a
tous.
Quand
nous
aurons
langui
en
ce
monde,
que
nous
aurons
este
tous
suiets
a
beaucoup
de
maladies,
a
chaud
et
a
froid,
que
nous
aurons
este
tormentez
en
une
sorte
et
en
l'autre,
brief,
que
nous
aurons
endure
des
miseres
infinies,
quelle
en
sera
l'issue?
Il
nous
faut
retourner
en
pourriture
et
en
poudre.
Or
cependant
nous
en
voyons
les
uns
qui
sont
touchez
de
Dieu,
en
sorte
que
les
afflictions
qu'ils
endurent
leur
servent
a
salut,
et
leur
tournent
en
aide:
comme
S.
Paul
en
parle
au
8.
ch.
des
Romains.
Les
autres
empirent:
et
en
lieu
de
s'humilier
et
d'estre
touchez
de
quelque
repentance,
ne
font
que
s'envenimer
tant
plus,
et
quant
et
quant
provoquent
l'ire
de
Dieu,
et
allument
le
feu
d'avantage
pour
y
estre
consumez.
Nous
voyons
donc
cela.
Ainsi
que
nous
iettions
les
yeux
sur
ces
deux
brigans
comme
sur
des
miroirs
de
tout
le
monde:
car
depuis
le
plus
|