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ques
aux
malfaiteurs.
Car
quand
on
Fa
perdu
au
milieu
de
deux
brigans,
c'a
este
afin
d'aggraver
tant
plus
l'ignominie
de
sa
mort.
Il
est
vray
que
c'estoit
le
lieu
la
ou
on
avoit
accoustume
d'executer
les
malfaiteurs.
Tant
y
a
qu'on
ne
s'est
point
contente
d'un
tel
opprobre:
mais
il
a
falu
qu'il
fust
estime
pire
et
plus
detestable
que
tous
les
brigans
du
monde,
quand
on
en
met
la
deux
a
ses
deux
costez,
pour
dire
qu'il
est
le
principal
de
tous.
Et
en
cela,
comme
dit
S.
Marc,
a
este
verifie
ce
qui
est
dit
par
le
Prophete,
qu'il
a
este
repute
entre
les
iniques.
Or
sans
ceste
reputation
auiourd'huy
en
quel
lieu
et
degre
serions-nous
devant
Dieu?
Car
nous
ne
pouvons
obtenir
grace
sans
iustice.
Il
faut
que
Dieu
nous
haysse
et
nous
reiette,
iusques
h
ce
que
nous
soyons
iustes
et
purgez
de
toutes
macules
et
offenses
devant
luy.
Et
qu'ainsi
soit,
Dieu
se
peut-il
renoncer
soy-mes
ro
es?
Se
peutil
despouiller
de
sa
sainctete,
iustice
et
integrite?
Cependant
donc
que
nous
apportons
devant
luy
nos
souillures,
il
faut
que
nous
luy
soyons
abominables.
Or
maintenant
comment
serons-nous
iustifiez
devant
Dieu,
sinon
Qu'autant
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
a
este
repute
entre
les
malfaiteurs?
Nous
sommes
donc
exemptez
de
ce
rang,
et
Dieu
nous
recoit,
et
nous
ha
agreables
comme
si
nous
estions
du
tout
purs
et
innocens,
d'autant
que
nostre
Seigneur
Iesus
a
souffert
d'estre
en
telle
ignominie
et
vergongne
devant
les
hommes.
Voyla
en
somme
se
que
nous
avons
a
retenir
des
brigans.
Mais
il
nous
faut
insister
pour
la
fin
sur
le
recit
de
S.
Luc,
c'est
que
l'un
des
brigans
reprend
son
compagnon,
quand
il
le
voit
ainsi
obstine.
Comment?
(dit-il)
et
ne
seroit-il
pas
temps,
ou
iamais,
que
tu
fu8ses
humilie?
Car
te
voy
ci
en
la
condamnation
et
au
supplice
que
tu
endures
pour
tes
forfaits
et
pour
tes
crimes:
tu
es
un
homme
plonge
en
toute
malediction,
et
encores
que
tout
le
temps
de
ta
vie
tu
ayes
este
si
abbruti
de
te
plaire
en
tes
fautes,
si
faut-il
que
maintenant
tu
commences
a
gemir.
Car
un
homme,
quelque
desborde
qu'il
soit,
encores
qu'il
s'esgaye
tout
le
temps
de
sa
vie,
et
qu'il
ne
pense
point
iamais
venir
a
comte,
qu'il
se
mocque
de
la
iustice,
et
mesmes
qu'il
la
despite,
d'autant
qu'il
cuide
demourer
impuni,
si
est-ce
que,
quand
ii
est
saisi,
il
faut
qu'il
abbaisse
son
cacquet.
Or
te
voyci
(dit-il)
en
grans
tormens:
tu
vois
que
Dieu
et
les
hommes
maintenant
t'amenent
a
comte:
aussi
ta
conscience
te
redargue
que
c'est
pour
tes
crimes
que
tu
endures:
et
faut-il
encores
que
tu
despites
Dieu?
Voyci
une
sentence
qui
monstre
bien
que
ce
brigand
avoit
este
enseigne
de
l'Esprit
de
Dieu.
Combien
que
nous
en
verrons
tantost
d'avantage
sans
comparaison:
si
est-ce
que
desia
en
ce
mot
nous
pouvons
iuger
quel
maistre
c'est
que
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