4:90
ne
feroyent
point
de
mal
1)
auiourdhuy,
si
toutes
fois
et
quantes
qu'ils
voyent
quelque
calamite
prochaine,
2)
soit
de
guerre,
de
famine
ou
de
pestilence,
s)
ila
remonstroyent
a
leur
peuple
qu'il
seroit
bon
de
prier
le
Seigneur
avec
pleurs
et
iusnes:
moyennant
qu'ils
s'arrestassent
au
principal,
qui
est
de
rompre
les
coeurs,
et
non
les
vestemens.
C'est
donc
une
chose
certaine,
que
le
iusne
n'est
pas
tousiours
conioinct
avec
repentance:
mais
convient
particulierement
a
ceux
qui
veulent
testifier
qu'ils
se
recognoissent
avoir
merite
l'ire
de
Dieu,
et
neantmoins
requierent
pardon
de
sa
clemence.
4)
Pour
ceste
cause
Iesus
Christ
le
met
avec
angoisse
et
tribulation.
Car
il
excuse
ses
Apostres
qui
ne
iusnoyent
point
du
temps
qu'ils
estoyent
en
sa
compagnie,
pource
que
c'estoit
le
temps
de
ioye:
disant
qu'ils
auroyent
opportunite
de
iusner
au
temps
de
tristesse,
quand
il
les
auroit
privez
de
sa
compagnie
(Matth.
9,
15).
Ie
parle
du
iusne
solennel
et
publique.
Car
la
vie
du
Chrestien
doit
estre
temperee
en
telle
sobriete,
qu'il
y
apparoisse
depuis
le
commencement
iusques
a
la
fin,
comme
une
espece
de
iusne
perpetuel.
Mais
*)
pource
que
ce
poinct
sera
despeche
cy-apres,
en
traitant
de
la
discipline
de
l'Eglise,
6)
ie
n'en
tiendray
icy
plus
long
propos.
18.7)
Toutesfois
i'entrelaceray
encore
ce
poinct:
c'est
que
quand
le
mot
de
Penitence
s'attribue
a
la
declaration
externe
que
font
les
pecheurs,
pour
monstrer
signe
de
changement
en
mieux,
alors
il
est
destourne8)
de
son
sens
naturel.
Car
une
telle
protestation
n'est
pas
tant
se
convertir
a
Dieu,
que
confesser
sa
coulpe
pour
en
obtenir
pardon
et
grace.
Ainsi,
faire
penitence
en
cendre
et
avec
le
sac,
n'est
autre
chose
-que
de
protester
que
nous
avons
noz
pechez
en
horreur
et
nous
y
desplaisons,
pource
que
Dieu
y
est
grievement
offense.
Et
c'est
une
espece
de
confession
publique,
par
laquelle
en
nous
condamnant
devant
Dieu
et
ses
Anges
et
tout
le
monde,
nous
prevenons
le
iugement
qui
nous
estoit
deu.
Car
sainct
Paul
en
redarguant
la
nonchalance
de
ceux
qui
se
pardonnent
par
trop,
Si
nous
nous
condamnions>
dit-il,
nous-mesmes,
nous
ne
serions
point
condamnez
de
Dieu
(1
Cor.
ll,
31).
Au
reste,
il
n'est
pas
tousiours
necessaire
d'appeller
Ies
hommes
pour
tesmoins
de
nostre
repentance,
mais
de
con-
1)
1562:
point
mal.
2)
Le
latin
ajoute:
impendentem
suorum
cervicibus.
3)
soit
de
guerre,
de
famine
ou
de
pestilence,
n'est
pas
dans
le
latin.
4)
mais
convient
.
.
.
.'clemence,
le
latin
dit
simplement:
sed
calamitosis
temporibus
peculiariter
destinari.
5)
Cette
derniere
phrase
est
une
addition
de
1551.
6)
Voyes
Liv.
IV.
Chap.
12.
7)
Le
§.
18
appartient
a
la
redaction
de
1559.
8)
Le
texte
de
V
ed.
de
1560
a:
alors
il
est
estonne
de
son
sens,
faute
qui
se
trouve
corrigee
a
la
fin
du
volume.
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