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petite
ioye,
de
ce
que
Dieu
luy
fit
la
grace
que
les
Magistrats
et
Gouverneurs
de
la
ville
par
son
conseil
prindrent
courage
lors
a
dresser
ici
quelque
commencement
d'escole
et
profession
publique
des
principales
langues,
ayans
recouvre
d'excellens
personnages,
de
ceux
qui
s'estoyent
ici
retirez
avec
M.
Pierre
Viret.
C'estoit
en
un
temps,
ainsi
qu'on
sait,
que
ceste
ville
estoit
fort
menacee
[f
7]
a
cause
de
l'Evangile,
et
qu'il
y
avoit
apparence
qu'on
y
auroit
de
grands
affaires.
Mais
comme
il
savoit
dependre
de
Dieu,
et
non
pas
des
hommes,
il
apprenoit
aux
autres
la
mesme
lecon
en
tous
affaires.
Ceste
annee-la
sur
la
fin
on
commenca
a
exposer
en
la
Congregation
les
Vendredis
les
quatre
derniers
livres
de
Moyse
par
forme
d'harmonie,
ainsi
que
Calvin
l'a
comprinse
en
son
Commentaire
qu'il
fit
imprimer
depuis.
L'an
1560,
au
mois
d'Avril,
il
acheva
en
ses
lecons
le
prophete
Daniel,
et
commenca
Ieremie
le
15.
dudit
mois.
Au
mois
de
Iuin,
il
fut
adverti
par
les
freres
de
Poloigne,
qu'un
certain
Stancarus
troubloit
leurs
Eglises,
disant
que
Iesus
Christ
estoit
nostre
Moyenneur,
seulement
en
sa
nature
humaine,
sans
aucun
regard
de
la
Divinite.
Lesquels
aussi
luy
envoyans
sommairement
les
argumens
dudit
Stancarus,
le
requirent
d'y
respondre:
ce
qu'il
fit
brievement
et
bien
peremptoirement
par
une
epistre
qu'il
leur
envoya.
Mais
depuis,
a
leur
requeste,
il
leur
fit
derechef
une
seconde
response
sur
ceste
matiere,
pource
que
ledit
Stancarus
ne
desistoit
de
publier
ses
fantasies
et
resveries
pernicieuses.
Ceste
mesme
annee,
il
revit
ses
commentaires
sur
les
Actes
des
Apostres,
et
y
adiousta
en
quelques
endroits.
Il
eut
aussi
lors
les
nouvelles
de
la
mort
de
M.
Philippes
Melanchthon,
qui
luy
avoit
escrit
quelque
an
auparavant
qu'il
desiroit
de
venir
en
ceste
Eglise,
pour
le
voir
encore
et
se
consoler
avec
luy.
L'an
1561
certaines
lettres
du
roy
de
France
ayans
este
apportees
par
un
heraut
aux
Syndiques
et
Conseil
de
la
ville
de
Geneve,
ou
il
estoit
fait
mention
qu'on
avoit
donne
a
entendre
au
Roy
que
les
troubles
de
son
Royaume
venoyent
de
ceux
de
Geneve
et
de
leurs
Ministres,
il
fut
appelle
en
Conseil
et
ses
compagnons
aussi,
pour
rendre
raison
sur
ce
poinct.
La
ou
il
monstra
qu'il
servoit
a
Dieu
sans
s'espargner.
Car
sa
response
fut,
que
tant
s'en
faloit
qu'il
fust
cause
des
confusions
qui
estoyent
audit
Royaume,
qu'il
les
avoit
empeschees
entant
qu'en
luy
estoit:
et
de
fait,
que
s'il
plaisoit
au
Roy
il
estoit
prest
de
rendre
raison
en
sa
presence
sur
ce
poinct
et
tous
autres,
et
respondre
a
toutes
accusations:
tant
il
se
sentoit
de
bonne
conscience.
Ce
qui
fut
escrit
aussi
en
propres
termes
[f
8]
au
Roy
par
lesdits
Seigneurs
de
Geneve.
Or
cela
n'estoit
pas
sans
danger
evident
de
sa
vie.
Car
on
sait
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