46:9
9
SERMON
I.
10
tout
ce
que
nous
tenons
d'eux.
Car
ils
n'ont
rien
mis
de
leur
propre
sens:
ils
ne
se
sont
point
avancez
en
un
seul
mot:
mais
ils
nous
ont
fidelement
administre
ce
qui
leur
estoit
ordonne
de
Dieu.
Or
donc
maintenant
nous
voyons
comme
nostre
foy
doit
estre
asseuree,
et
a
quelles
enseignes,
et
quel
moyen
il
y
a,
que
nous
soyons
bien
certifiez:
c'est
que
nous
ayons
cela
pour
tout
conclu,
que
les
hommes
ne
sont
point
autheurs
de
l'Evangile,
et
qu'il
n'est
point
procede
de
leur
cerveau:
mais
que
Dieu
s'est
servi
d'eux
comme
d'instrumens
de
son
Esprit,
et
a
parle
par
leur
bouche.
Et
afin
que
nous
n'entrions
point
en
disputes,
et
que
nous
ne
facions
nulle
difficulte
d'accepter
ce
qu'ils
nous
ont
enseigne,
ils
sont
nommez
Ministres,
c'est
a
dire,
tesmoins
autentiques,
que
Dieu
nous
addresse,
afin
aussi
qu'ils
ayent
authorite
et
reverence
entre
nous.
Et
c'est
(comme
i'ay
dit)
pour
monstrer
nostre
vraye
humilite,
et
obeissance
de
foy.
Car
si
les
Anges
descendoyent
iournellement
du
ciel
pour
nous
apporter
quelque
revelation,
il
ne
se
faudroit
point
esbahir
si
nous
en
estions
esmeus:
mais
ce
seroit
comme
une
contrainte.
Au
reste,
quand
nous
voyons
une
simplicite
en
la
doctrine
de
l'Evangile,
qui
est
mesprisee
des
sages
de
ce
monde,
qui
sont
enflez
d'outrecuidance
et
de
presomption:
quand
nous
voyons
que
ceux
qui
sont
deputez
et
commis
pour
nous
enseigner,
sont
comme
vaisseaux
de
terre
fragiles,
qui
ne
valent
point
un
liard,
et
neantmoins
qu'ils
nous
apportent
ce
thresor,
qui
est
excellent
par
dessus
tous
autres:
et
mesmes
que
nous
pourrions
mespriser
l'Evangile
sous
ombre
des
personnes,
qui
sont
poures
pecheurs
comme
nous,
et
qui
neantmoins
font
une
chose
si
excellente,
que
de
nous
ouvrir
le
Royaume
des
cieux:
quand
nous
voyons
cela,
et
que
neantmoins
nous
ne
laissons
pas
de
nous
ranger
paisiblement
a
la
doctrine
qui
nous
est
enseignee
par
eux,
en
cela
nous
monstrons
l'honneur
que
faisons
a
nostre
Dieu,
que
quand
il
nous
feroit
signe
du
doigt
d'un
petit
enfant,
que
nous
serions
prests
de
suyvre
par
tout
ou
il
nous
appelleroit.
Voyla
donc
ce
qu'avons
a
retenir.
Or
S.
Luc
addresse
bien
ceste
preface
a
un
seul
homme:
mais
ce
n'est
pas
a
dire
que
ceste
doctrine
ne
soit
generale,
et
qu'elle
n'appartienne
a
toute
l'Eglise,
et
qu'elle
ne
s'adresse
a
nous.
Quand
nous
lisons
ies
Epistres
de
8.
Paul,
ce
qu'il
a
escrit
a
Tite
et
a.
Timothee,
ne
nous
sert-il
pas
auiourd'huy,
comme
s'il
s'estoit
addresse
aussi
bien
a
nos
personnes?
Il
est
bien
certain.
Ainsi
en
est-il
de
l'histoire
de
S.
Luc.
Il
a
bien
parle
a
un
homme
seul:
mais
ce
n'est
point
pour
son
regard,
c'a
este
comme
pour
luy
mettre
ce
thresor
en
depost,
afin
qu'il
nous
apparteinst:
tellement
que
iamais
cela
ne
s'ensevelisse,
et
qu'on
ne
des-
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