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IOB
CHAP.
XVI.
10
a
donne
une
bonne
regle,
nous
sommes
esmeus
d'ambition,
de
haine,
d'orgueil,
d'avarice.
Voila
comme
tout
est
.perverti.
Si
donc
il
y
a
de
l'ambition
en
nous,
et
que
pour
nous
faire
valoir,
nous
venions
a
mespriser
nos
prochains:
s'il
y
a
de
la
temerite,
que
nous
iettions
une
sentence
a
la
volee,
devant
qu'avoir
bien
cognu
le
merite
de
la
cause:
si
nous
sommes
menez
d'orgueil,
que
nous
vueillions
nous
advancer
en
reprimant
ceux
que
nous
verrons
aller
devant
nous:
quand
nous
serons
incitez
par
haines
et
malvueillances,
que
nous
serons
aveuglez
ou
d'amour,
ou
de
faveur,
que
faut-il
faire?
Entrons
en
nous-mesmes,
et
que
nous
prions
Dieu
qu'il
nous
conduise,
et
qu'il
nous
ouvre
le
coeur
pour
iuger
droitement,
Or
ca,
s'il
estoit
question
de
toi,
que
dirois-tu?
Voila
comme
nous
serons
et
sages,
et
prudens,
et
rassis,
c'est
assavoir,
quand
nous
aurons
applique
a
nos
personnes
ce
que
nous
iettons
contre
un
autre.
Car
nous
sommes
tant
adonnez
a
nostre
appetit
et
profit
(comme
i'ai
dit)
et
nature
nous
retient
la,
qu'un
chacun
s'aime,
voire
par
trop.
Pour
ceste
cause
nous
serons
tant
moins
excusez
de
ce
vice,
quand
il
se
trouvera
en
nous,
veu
que
nous
sommes
si
souvent
exhortez
de
suivre
droiture
et
equite.
Or
prions
Dieu
qu'il
besongne
tellement
en
nous,
que
par
son
S.
Esprit
ce
vice
soit
converti
en
vertu.
Considerons
qu'emporte
ce
mot,
Tu
aimeras
ton
prochain
comme
toy-mesmes.
Qui
est
cause
qu'un
chacun
sort
de
sa
mesure,
et
que
nous-nons
aimons
par
trop
en
mesprisant
nos
prochains?
sinon
d'autant
que
nous
ne
prattiquons
point
assez
diligemment
ce
qui
nous
est
dit,
que
nous
ne
devons
point
estre
tellement
adonnez
a
nous-mesmes,
que
nous
n'aimions
nos
prochains
comme
nos
propres
personnes.
'
Car
nous
devrions
avoir
ceste
consideration-la,
que
Dieu
nous
a
tous
creez
a
son
image,
et
puis
nous
sommes
d'une
mesme
nature.
Sur
cela
aussi
il
nous
monstre
qu'il
nous
faut
accorder
en
vraye
fraternite
avec
ceux
qui
sont
conioints
avec
nous.
Voila
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage,
quand
Iob
remonstre
a
ceux
qui
Taccusoyent
iniustement,
qu'ils
ne
voudroient
pas
qu'on
leur
fist
le
semblable,
il
ne
faut
point
donc
qu'ils
abusent
ainsi
de
.ea
patience.
Voila
ce
que
nous
avons
a
recueillir
en
somme.
Or
il
est
dit
quant
et
quant,
Ie
me
tairay
maintenant,
mais
que
profiter
a-il?
Si
ie
parle,
quel
allegement
en
auray-ie?
Iob
veut
ici
prevenir
la
replique
qu'on
lui
pourroit
faire,
car
ses
amis
pouvoient
dire,
Console
toi
donc,
puis
que
tu
es
si
habile
homme:
et
que
si
nous
estions
en
tel
estat,
tu
pourrois
faire
merveilles:
maintenant
vien
a
desployer
toutes
tes
facultez
envers
toy.
Mais
il
dit,
Me
voici
en
estat
si
miserable,
que
ie
n'en
puis
plus.
Ainsi
donc
ie
ne
say
quelle
esperance
|