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9
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXII.
10
au
double,
voire
cent
fois
plus?
Voila
Dieu
qui
declare
que
nous
luy
appartenons,
que
nous
sommes
son
heritage.
Or
maintenant
ie
verray
un
povre
homme
qui
s'esgare,
ainsi
comme
s'il
estoit
une
beste
perdue,
et
que
Dieu
fust
frustre
de
son
droict,
que
sa
possession
diminuast
d'autant.
Il
est
vray
que
nous
ne
le
pouvons
pas
enrichir:
mais
tant
y
a
qu'il
a
monstre
combien
nous
luy
sommes
chers,
quand
il
nous
a
rachetez
par
le
sang
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Ie
voy
donc
la
possession
de
Dieu
qui
s'en
va
ruiner,
et
ie
n'en
tien
conte:
cela
est
perdu
quant
a
luy
par
ma
faute:
quelle
excuse
y
aura-il?
Et
ainsi
notons
bien
que
si
nous
devons
maintenir
le
bien
des
hommes
mortels,
a
cause
que
Dieu
a
ordonne
qu'il
y
ait
loyaute
mutuelle
entre
nous,
qu'il
faut
bien
que
nous
taschions
de
procurer
que
Dieu
demeure
en
son
estat
entier,
et
que
ce
qui
est
de
sa
maison
ne
s'appetisse
point,
c'est
a>
dire,
de
son
Eglise:
mais
que
le
tout
luy
soit
conserve.
C'est
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage.
Or
Moyse
adiouste:
Encores
qu'il
y
eust
plus
de
peine,
qu'il
s'y
faut
employer.
Car
combien
que
ie
soye
incogneu
a
celuy
qui
aura
ainsi
une
beste
esgaree,
et
qu'il
ne
soit
point
mon
voisin:
si
est-ce
que
la
beste
ne
doit
point
perir
par
ma
negligence,
que
ie
la
doy
ramener,
afin
qu'elle
ne
tombe
point
en
mauvaise
main:
voire,
et
que
ce
"soit
a
ceste
intention
de
la
restituer
au
maistre.
Ici
nous
voyons
que
ce
n'est
point
assez
(comme
i'ay
desia
touche)
de
nous
abstenir
de
toute
malice:
mais
il
nous
faut
employer
pour
nos
prochains,
comme
nous
voudrions
qu'on
le
fist
pour
nous:
quand
il
nous
faudra
prendre
quelque
peine,
quelque
solicitude
pour
le
bien
d'autruy,
que
cela
ne
nous
empesche
point
de
nous
acquitter
de
nostre
devoir.
Si
nous
allegons:
Dequoy
y
suis-ie
tenu?
Qu'est-ce
qu'il
m'a
fait?
Il
n'est
point
question
de
regarder
a
l'homme,
s'il
m'a
fait
quelque
service,
et
que
ie
luy
doy
recompenser:
et
pource
que
desia
il
m'a
prevenu,
que
ie
luy
rende
la
pareille.
Nenni.
Qu'il
me
suffise
que
Dieu
veut
estre
recogneu
en
tout
cela.
Et
ainsi,
nous
ne
devons
point
regarder
les
personnes,
pour
dire
que
nous
ne
les
cognoissons
point:
mais
c'est
assez
que
Dieu
nous
dise:
Encores
que
les
gens
vous
soyent
incogneus,
si
faut-il
que
vous
preniez
peine
a
leur
conserver
leur
droict
et
leur
substance.
Car
ie
veux
que
les
hommes
ayent
ce
lien
entre
eux,
et
qu'ils
soyent
ainsi
conioints,
et
qu'un
chacun
se
rende
detteur
volontaire:
combien
qu'on
ne
vous
pourroit
point
amener
devant
la
iustice
terrienne,
pour
vous
y
contraindre,
tant
y
a
qu'un
chacun
doit
estre
induit
a
cela,
et
que
vous
cognoissiez
que
ie
veux
qu'on
exerce
telle
charite
entre
vous.
Voila
donc
quant
a
ce
poinct-la,
ou
il
est
dit
que
si
l'homme
n'est
pas
prochain,
et
mesmes
qu'il
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