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9
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
II.
io
soyons
esmeus,
qu'il
y
ait
quelque
lien
qui
nous
conioigne,
que
nature
nous
induise
a
estre
humains
les
uns
envers
les
autres,
et
qu'il
nous
retienne
aussi
a
ce
que
nous
ne
facions
ne
tort
ni
iniure
a
nul
qui
soit.
Vray
est
qu'il
n'y
aura
point
de
parentage
charnel
entre
tous
hommes,
pour
estre
si
prochains,
qu'ils
puissent
dire
cousins,
et
qu'ils
se
puissent
nommer
de
quelque
lignee
de
laquelle
ils
soyent
descendus:
mais
si
est-ce
qu'il
y
a
encores
quelque
communaute
en
general,
que
tous
hommes
doivent
penser
qu'ils
sont
formez
a
l'image
de
Dieu,
qu'ils
ont
une
nature
commune
entre
eux.
Et
les
Payens
ont
bien
cognu
cela.
Ainsi
donc
quand
nous
n'aurons
quelque
discretion
pour
nous
maintenir
en
paix
et
concorde,
pour
rendre
le
droit
a
un
chacun,
sans
ravir
le
bien
d'autruy,
sans
faire
aucune
extorsion
ni
excez:
nous
pervertissons
l'ordre
de
nature,
nous
sommes
pires
que
les
bestes
sauvages
qui
s'entrecognoissent
quand
elles
sont
d'une
espece.
Oar
les
loups
ne
se
font
pas
tant
la
guerre,
que
font
les
hommes.
Et
ainsi
apprenons,
encores
qu'il
n'y
ait
point
de
lignage
prochain
entre
nous:
toutesfois
estans
hommes
nous
devons
avoir
quelque
lien
de
communaute,
nous
devons
avoir
quelque
amour
fraternelle.
Mais
il
y
ha
une
autre
consideration
entre
les
Chrestiens:
car
ils
sont
adoptez
de
Dieu,
afin
de
vivre
en
sa
maison.
Et
cela
doit
plus
valloir
que
tout
parentage
terrestre.
Car
quand
Dieu
nous
declaire,
qu'il
nous
veut
recueillir
a
soy,
pource
qu'estans
de
son
Eglise,
nous
sommes
comme
ses
propres
enfans,
en
parlans
comme
d'une
bouche,
nous
disons:
Nostre
pere:
et
cependant
que
nous
soyons
comme
chiens
et
chats,
cela
se
peut-il
nullement
comporter,
voire,
attendu
que
nous
ne
le
pouvons
pas
reclamer
nostre
pere,
que
nous
ne
soyons
gouvernez
par
son
8.
Esprit?
Car
il
faut
que
son
Esprit
crie
en
nos
coeurs,
ou
nous
aurons
la
bouche
close.
Et
d'autre
coste,
a
quel
titre
pouvons-nous
avoir
un
tel
bien
et
honneur,
d'estre
enfans
de
Dieu,
si
nous
ne
sommes
membres
de
Iesus
Christ?
Or
nous
ne
sommes
point
de
son
corps,
sinon
a
ce
titre
que
i'ay
dit.
Quiconques
donc
outrage
son
prochain,
quiconques
n'ha
nulle
humanite
ne
pitie,
quiconques
ne
demande
qu'a
ravir,
et
a
attraper
de
toutes
pars,
celuy-la,
entant
qu'en
luy
est,
deschire
Iesus
Christ
par
pieces.
Et
ainsi
notons
bien
quand
Dieu
met
en
avant
le
parentage,
que
nous
sommes
advertis
de
penser
en
quel
degre
Dieu
nous
a
establis,
et
quelle
union
il
a
mise
entre
nous,
et
que
chacun
s'en
acquitte
fidellement,
afin
que
nous
ne
facions
point
un
desordre
confus,
la
ou
Dieu
nous
aura
mis
ensemble
pour
nous
maintenir
en
bonne
paix
et
amour.
Voila
pour
un
item.
Mais
si
nous
considerons
la
pratique,
comme
il
semble
que
les
hommes
ayent
conspire
de
faire
tout
au
rebours
de
ce
que
Dieu
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