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DE
LA
PASSION.
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Or
il
est
dit
la
dessus,
que
Pilate
desire
de
pouvoir
absoudre
nostre
Seigneur
Iesus:
car
combien
qu'il
eust
authorite
souveraine
et
sans
appel,
si
est-ce
que
pource
qu'il
estoit
en
pays
estrange,
et
avec
un
peuple
mutin,
encores
qu'il
eust
garnison
en
la
ville,
la
sedition
le
troubloit.
Et
voyla
pourquoy
il
veut
proceder
par
subtil
moyen
et
amiable,
afin
que
le
peuple
soit
appaise.
Il
est
donc
dit
qu'il
presente
ce
qui
estoit
accoustume,
qu'a
la
feste
de
Pasque
il
relaschoit
un
prisonnier
tel
que
le
peuple
vouloit.
Il
leur
donne
a
choisir
ou
de
Iesus
Christ,
ou
de
Barabbas,
qui
estoit
(comme
dit
sainct
Iehan)
un
brigand:
et
les
autres
Evangelistes
disent
que
c'estoit
un
malfaiteur
assez
cognu,
qui
avoit
mesmes
este
meurtrier,
et
avoit
esmeu
sedition
et
trouble
en
la
ville.
Voyla
une
peste
qui
doit
estre
detestable
a
tous:
si
est-ce
neantmoins
que
le
peuple
s'escrie:
que
nous
ayons
Barabbas,
et
qu'il
soit
absous
par
grace,
et
que
Iesus
Christ
soit
crucifie.
Quant
a
ceste
coustume
de
relascher
un
prisonnier
a
Pasque,
nous
voyons
ou
les
hommes
sont
menez
par
leurs
foles
devotions.
Car
il
sembloit
bien
que
la
feste
estoit
tant
mieux
honoree
en
delivrant
un
prisonnier,
et
que
c'estoit
un
service
de
Dieu:
neantmoins
tout
cela
n'estoit
que
abomination:
car
il
est
dit
que
celuy
qui
iustifie
le
malfaiteur,
est
autant
coulpable
devant
Dieu
que
celuy
qui
punit
l'innocent.
Il
faut
donc
qu'il
y
ait
equalite
en
ceux
que
Dieu
a
mis
et
establis
au
siege
de
iustice:
car
en
les
armant
de
son
glaive,
il
ne
leur
a
point
dit,
Faites
comme
bon
vous
semblera.
Il
veut
bien
qu'ils
ayent
solicitude
paternelle
du
peuple,
et
qu'ils
se
gardent
bien
de
s'eslever
en
cruaute
pour
faire
tort
aux
autres,
en
abusant
de
leur
credit
et
authorite
:
mais
plustost
qu'ils
soyent
humains
et
pitoyables.
Cependant
si
faut-il
que
les
malefices
soyent
chastiez,
et
Dieu
le
commande
ainsi.
Mais
que
font
les
hommes?
Ils
cuident
honorer
la
feste
de
Pasques,
quand
ils
offensent
Dieu,
et
qu'ils
transgressent
manifestement
sa
Parolle.
Par
cela
nous
devons
estre
admonestez
de
ne
point
suyvre
nos
fantasies,
quand
il
est
question
d'honorer
Dieu,
mais
de
complaire
en
sa
volonte
en
tout
et
par
tout.
Ainsi
donc
ne
nous
forgeons
point
aucune
devotion
selon
que
bon
nous
semblera,
mais
contentons-
nous
de
faire
ce
que
Dieu
nous
ordonne,
et
ce
qu'il
approuve.
Et
mesmes
nous
voyons
que
c'est
de
ceste
coustume,
ascavoir
qu'on
en
fait
loy
encores
auiourd'huy
:
tellement
que
tout
ce
qui
est
receu
ordre
commun,
semblera
estre
licite.
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
Dieu
ne
laisse
point
a
condamner
cela.
Et
nous
voyons
l'abus
qui
en
est
survenu,
que
ceste
corruption
a
apporte
que
Barabbas
ait
este
prefere
au
Fils
de
Dieu.
Or
de
prime
face
aussi,
on
pourroit
trouver
|