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AUS
LECTEURS
FIDELES,
SALUT.
On
dit
communeement,
qu'a
quelque
chose
mal-heur
est
bon.
La
plus
grande
part
de
ceux
qui
parlent
ainsi,
n'entendent
pas
quelle
est
la
source
de
ceste
sentence
commune.
Car
ils
prennent
les
mots
ainsi
qu'ils
sont
coucher,
et
ne
pensent
pas
que
le
bien
qui
advient
apres
le
mal-heur,
vienne
d'ailleurs
que
de
mal-heur:
comme
si
un
mal
se
pouvoit
de
soy-mesme
convertir
en
bien.
Il
n'y
a
que
l'homme
fidele
qui
puisse
vrayement
interpreter
cela:
assavoir,
que
telle
est
la
bonte
et
vertu
de
Dieu
envers
les
siens,
qu'il
fait,
que
ce
qui
de
sa
nature
tendoit
a
apporter
ruine
et
dissipation,
est
tourne
en
une
fin
toute
contraire
quant
aux
fideles:
c'est,
que
quelque
bien
et
profit
excellent
en
revient
par
la
conduite
de
celui
qui
sait
bien
tirer
la
lumiere
des
tenebres
et
obscurite^.
Un
maistre
brouillon
sortant
de
ie
ne
say
quelle
mesnie
de
Garmes
et
de
moines,
fait
tout
en
un
moment
triacleur,
songeant
par
quel
moyen
il
se
pourroit
faire
valoir,
n'en
trouva
point
de
plus
court
ou
expedient,
selon
son
opinion,
que
de
se
fourrer
a
l'estourdie
dedans
l'Eglise
de
Geneve,
et
y
semer
certain
poison
qu'il
avoit
apporte
d'Italie.
Ce
qu'il
n'eust
ose
attenter,
s'il
n'eust
senty
le
flair
de
la
mauvaise
volonte
d'aucuns
hommes
qui
se
fussent
volontiers
employez
a
renverser
tout
ordre
et
discipline
Ecclesiastique.
Il
avoit
un
beau
champ
et
bien
ample,
et
s'il
fust
venu
a
bout
de
son
attente,
U
avoit
ia
gagne
ce
poinct,
de
rendre
les
hommes
hardis
contempteurs
de
Dieu,
et
baille
ceste
liberte
en
la
main
d'un
chacun
de
faire
tout
ce
que
bon
luy
eust
semble.
Car
renversant
l'ordre
de
la
Predestination
ou
election
de
Dieu,
et
la
mettant
apres
la
foy,
il
faisoit
que
la
foy
estoit
en
la
puissance
d'un
chacun,
et
par
ce
moyen
chacun
se
baillant
la
foy
a
soymesme,
ne
devoit
faire
difficulte
d'estimer
qu'il
obtiendroit
salut,
encore
que
sa
vie
fust
remplie
d'impietes
et
toutes
ordures.
Ce
belistre
impudent
outre
mesure,
voire
si
iamais
il
y
eust
homme
effronte
au
monde,
avoit
desia
attire
des
complices,
(comme
telles
truyes
trouvent
asses
de
couchons
de
mesmes:)
et
combien
que
l'erreur
de
sa
doctrine
fust
manifeste,
que
les
petits
mesmes
le
pouvoyent
bien
appercevoir,
toutesfois
selon
que
ceste
doctrine
est
plausible
a
la
nature
vicieuse,
elle
fut
aussi
aisement
receue
d'aucuns
qui
eussent
bien
voulu
que
toute
crainte
de
Dieu
et
toute
honnestete
de
vie
fussent
chassees
bien
au
loin.
Mais
Dieu
par
sa
grande
misericorde
y
a
si
heureusement
remedie,
que
ceste
orde
beste
a
este
confuse,
et
ses
couchons,
pour
le
moins,
n'ont
ose
ouvrir
le
groin
pour
gronder.
Or
voicy
en
quelle
sorte
ce
mal-heur
a
este
bon:
c'est
qu'il
a
donne
occasion
a
l'esclaircissement
de
la
matiere
tant
necessaire
et
tant
salutaire
de
la
Predestination.
Car
cela
a
esmeu
les
Ministres
de
l'Eglise
de
Geneve
a
traitter
un
iour
de
vendredy,
selon
l'ordre
qu'ils
tiennent
de
faire
leur
congregation
a
tel
iour,
d?exposer
devant
toute
l'assemblee
ceste
matiere,
de
laquelle
M.
Iean
Calvin
fit
une
deduction
si
briefve,
et
en
sa
brief
vete
si
claire,
que
quand
on
y
voudroit
adiouster,
ce
ne
seroit
que
repeter,
ou
pour
le
plus,
dire
une
mesme
chose
plus
amplement:
et
d'autre-part,
quand
on
en
voudroit
diminuer,
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