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DE
LA
PASSION.
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ses
Anges,
et
devant
tout
le
monde,
quand
nous
les
aurons
ainsi
cognues
de
nostre
coste.
Or
finalement
l'Evangeliste
allegue
un
passage
du
Prophete,
pour
monstrer
que
ceci
n'est
point
recite
seulement
pour
le
peche
de
Iudas,
et
pour
l'obstination
diabolique
des
Sacrificateurs,
mais
pour
la
condamnation
de
tout
le
peuple
en
general.
Il
dit
donc,
que
ce
qui
estoit
escrit
par
le
prophete
a
este
accompli,
que
Dieu
a
este
estime
trente
deniers,
et
que
cela
a
este
mis
au
champ
de
potier.
Or
Zacharie
duquel
ce
passage
est
tire,
accompare
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
a
un
Pasteur,
et
dit
que
voulant
gouverner
le
peuple
des
Iuifs,
il
avoit
prins
son
baston,
ou
sa
houlette,
qui
se
nommoit
Beaute,
pour
dire
qu'il
avoit
un
estat
si
bien
ordonne
qu'il
estoit
possible
en
ce
peuple-la,
voire
s'il
eust
souffert
d'estre
conduit
de
la
main
de
Dieu.
Car
y
a
il
rien
plus
desirable?
Et
qu'ainsi
soit,
ou
est
nostre
ioye
et
nostre
felicite
souveraine,
sinon
que
Dieu
ait
le
soin
de
nostre
salut,
et
qu'il
face
office
de
pasteur
envers
nous?
Voyla
donc
un
gouvernement
de
Dieu
qui
estoit
en
ce
peuple,
quand
il
est
parle
de
ceste
verge:
non
point
d'un
baston
qui
soit
pour
fraper
et
pour
casser
tout,
mais
pour
conduire
et
gouverner
paisiblement
les
brebis
qui
se
rendent
dociles.
Or
il
est
dit
qu'encores
il
a
pris
la
seconde
verge:
comme
de
fait
quand
le
peuple
a
este
retire
de
la
captivite
de
Babylone:
Dieu
s'est
alors
remis
en
estat
de
pasteur:
apres
une
telle
dissipation
et
si
horrible
qui
avoit
este
auparavant,
il
a
recueilli
le
peuple
pour
le
gouverner
paisiblement
sous
sa
main.
Mais
en
la
fin
il
y
a
eu
une
ingratitude
si
vileine,
qu'il
faut
que
Dieu
quitte
la
tout.
Et
pourtant
il
dit,
Ho,
ie
voy
bien
que
c'est,
ie
ne
fay
que
perdre
et
mon
temps
et
ma
peine
avec
vous.
Et
parle
la
a
la
facon
commune
des
hommes:
Or
sus
guittons
marche,
payez
moy,
et
que
ie
m'en
aille.
La
dessus
ils
luy
ont
apporte
trente
deniers.
Et
quoy,
dit-iL
est-ce
la
recompense
et
le
payement
que
i'ay
de
vous?
Car
quand
il
parle
de
trente
deniers,
il
regarde
aux
oblations
qui
se
faisoyent
au
Temple.
Ce
n'estoyent
(ainsi
qu'ils
en
usoyent
en
hypocrisie
sans
foy
et
sans
repentance)
que
vaines
ceremonies
lesquelles
neantmoins
les
Sacrificateurs
et
les
Iuifs
prisoyent
beaucoup.
Comme
auiourd'huy
les
Papistes,
quand
ils
auront
fait
beaucoup
d'agios,
et
toutes
les
belles
devotions,
il
leur
semble
que
Dieu
leur
est
quasi
redevable.
Or
Dieu
dit
que
ce
n'est
que
fatras
de
tout
cela.
Comment,
dit-il,
est-ce
yci
ce
que
i'ay
gaigne
apres
vous?
Et
bien,
voyla
le
payement
d'un
pasteur,
et
i'en
suis
bien
tenu
a
vous.
Ho,
ho,
non,
ie
n'en
ay
que
faire:
Allez
ietter
cela
a
la
tuilerie,
et
que
vous
en
refaciez
vos
troias
et
vos
pertuis:
allez
ie
vous
quitte,
et
employez
cela
en
tuile.
Comme
s'il
disoit,
S'il
pleut
en
vostre
Temple,
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