9:879 879 ORATIONES. 880 soy ce que est dict de lanteclirist qui se eslevera par dessus toute hautesse et toute gloire qui se donne a Dieu. Mais nous ne voulons pas mectre ces sainctz personnaiges au reng de lanthecrist les faisant adversaires et ennemis de Iesus duquel ilz ont este bons serviteurs. En somme nous leur faisons tel honneur qui leur peult appartenir selon Dieu, nous servans deux et de leur ministere pour cercher la verite de Dieu, affin que layans trouvee nous lescoutions avec eux et observions en toute humilite et reverence, reservant cest honneur au seul seigneur quil ny ait que ta bouche ouverte en leglise pour parler en autorite et que toute aureille soit preste a lescouter et toute ame a luy obeir. Mesme S. Cyprien parlant du present propos lequel nous traictons maintenant, au 2. livre des epistres en lepistre 3, ne veult pas que nous aycns aucun esgard a ce que auront dict ou faict ceux qui auront este au paravant nous, mais que seulement nous considerions co que a dict Christ nostre maistre lequel est devant tous. Quand a la raison que vous avez amenee que nous craignons destre convaincuz par leur autorite veu que en tout ilz nous sont contraires, il me beroit bien ayse en desduisant toutes les matieres qui sont auiourdhuy en controversae entre vous et nous de monstrer que ceste raison est aussy vraye comme le reproche que vous nous faictes. Mais pourtant que lopportunite nest pas mainctenant de demener ce propos ie me contiendray en la matiere presente et me contenteray de vous avoir monstre comment en ce point auquel vous nous les faictes tant adverses nous les pouvons iustement prendre pour *deffenseurs de nostre opinion. Pour ce faire ie ne allegueray pas tout ce qui se en peult dire, mais en brief produiray certains passaiges par lesquelz ie prouveray mon intention si evidemment quil ne vous restera plus que repliquer pour y contredire. Premierement Tertullien assez prochain du temps des apostres, refutant terreur de Marcion qui disoit le corps de Iesuchrist navoyr este que ung phantasme et vaine apparence tout tel que vous le nous forgez prive et spolie de toute verite et propriete dun corps humain prouve par cest argument que Christ a eu ung vray corps veu quil en a laisse la figure par representation en sa Cene. Sil est ainsi, dict il, quil ny puisse avoir imaige ne representation sinon deb choses veritables il sensuit que Christ a prins ung vray corps quand il est descendu a nous veu que en lu, cene il nous a laisse de la figure de icelluy corps. Notez outre la deduction de largument que encores en nommant ce sacrement que vous maintenez estre le corps materiel de christ, il l'appelle la figure du corps. Quicunque soit lauteur des commentaires imparfaictz sur S. Matthieu que lon attribue a S. Iehan