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DE
LA
PASSION.
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Dieu
par
sa
grace
y
besongne,
et
qu'il
y
remedie.
Et
ceux
qui
cuident
estre
les
plus
hardis,
quand
ils
sont
loin
des
coups,
se
trouvent
omme
esperdus
s'il
y
a
seulement
un
petit
vent
qui
souffle.
Il
est
vray
que
si
Dieu
nous
assiste,
nous
tiendrons
bon,
quoy
qu'il
se
dresse
de
grans
orages.
Car
nous
scavons
la
similitude
qu'amene
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qu'un
bastiment
qui
est
bien
fonde,
et
qui
sera
edifie
de
bonne
matiere,
encore
qu'il
y
viene
quelque
grande
ravine,
demeurera
tousiours
en
son
entier:
mais
ce
qui
est
basti
sur
le
gravier,
s'en
ira
bientost
en
decadence.
Ainsi
donc
quand
nous
serons
fondez
en
nostre
Dieu,
et
qu'il
nous
tiendra
la
main
forte,
nous
pourrons
bien
soustenir
de
grandes
alarmes
et
bien
rudes:
Mais
encores
qu'il
n'y
ait
nul
ennemi
qui
nous
combate,
si
serons
nous
vaincus
incontinent,
quand
Dieu
s'eslongnera
de
nous,
ou
qu'il
nous
laschera
la
main,
comme
nous
voyons
en
Pierre.
Mais
il
y
a
encore
pis,
que
ce
n'est
pas
pour
un
coup
qu'il
renie
le
Seigneur
Iesus:
mais
il
y
retourne
autant
de
fois
qu'il
y
est
solicite.
Nous
voyons
qu'il
ne
luy
chaut
de
tousiours
aller
de
mal
en
pis,
voire
iusques
a
ce
qu'il
adiouste
execration,
comme
demandant
que
Dieu
le
maudisse,
et
qu'il
l'abysme.
Quand
nous
voyons
cela,
cognoissons
que
celuy
qui
est
tombe,
au
lieu
qu'il
avoit
besoin
de
se
relever
bientost,
se
plongera
tousiours
plus
profond
en
sa
ruine,
iusques
a
ce
qu'il
y
perisse
du
tout:
sinon
que
Dieu
y
remedie.
Voyla
quelle
est
la
condition
des
hommes:
du
commencement
ils
se
font
a
croire
que
c'est
merveilles
de
leur
vertu:
et
pourtant
nostre
Seigneur
leur
monstre
par
experience
que
ce
n'est
rien,
et
qu'il
ne
faut
sinon
qu'un
petit
vent
souffle,
et
les
voyla
abbatus.
Et
encores
se
persuadent-ils
qu'ils
pourront
se
redresser:
mais
a
contraire
ils
ne
font
tousiours
qu'augmenter
leur
mal,
adiouster
faute
sur
faute,
et
se
desborder
en
plus
grande
enormite.
Si
sainct
Pierre
eust
este
tente
cent
fois
en
un
iour,
il
eust
renonce
Iesus
Christ
cent
foie,
et
mille
avec.
Voyla
ou
il
en
eust
este,
sinon
que
Dieu
eust
eu
pitie
de
luy:
mais
il
l'a
espargne,
et
ne
l'a
point
voulu
esprouver
d'avantage.
Tant
y
a
que
ces
trois
cheutes
dont
il
est
yci
fait
mention,
sont
assez
pour
monstrer
un
exemple
espouvantable,
et
qui
nous
doit
faire
dresser
a
tous
les
cheveux
en
la
teste,
quand
nous
voyons
que
pour
la
troisieme
fois
Pierre
s'est
ainsi
oublie,
et
qu'il
a
este
comme
du
tout
abbruti
pour
renoncer
a
son
salut.
Mais
au
reste
il
nous
faut
tousiours
bien
observer
que
s'il
luy
fust
survenu
encores
d'autres
tentations,
il
n'y
eust
resiste
non
plus,
et
que
c'estoit
pour
le
mettre
au
plus
profond
des
abysmes,
sinon
que
Dieu
l'eust
espargne
d'autant.
Voyla
donc
comme
nous
avons
a
faire
nostre
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