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VIE
DE
CALVIN
Ainsi
on
se
contenta
de
sa
promesse,
laquelle
toutesfois
il
faussa
incontinent
apres,
s'enfuyant
secretement,
et
se
retirant
vers
ce
fantastique
Matthieu
Gribald,
dont
il
a
este
parle
ci
devant.
Quant
a
Georges
Blandrata,
il
estoit
souvent
alle
en
prive*)
parler
a
Calvin
touchant
les
doutes
qu'il
faisoit
en
la
susdite
matiere
de
la
Trinite:
lequel
a
chaque
fois
luy
respondoit
amiablement,
l'enseignant
en
sorte
que
ledit
Blandrata
se
disoit
satisfait
et
bien
resolu.
Mais
neantmoins
quelque
temps
apres
il
recommencoit
tousiours
a
faire
ses
repliques,
comme
ceux
qui
ne
savent
acquiescer
a
la
parole
de
Dieu
sont
ainsi
transportez
par
leurs
fantasies,
estans
pleins
d'orgueil
et
obstination.
Ce
que
voyant
Calvin
luy
dit
a
la
derniere
fois,
ayant
appelle
quelques
tesmoins,
qu'il
valoit
mieux
mettre
par
articles
en
escrit
le
sommaire
de
leur
conference
et
ce
dont
ils
demeuroyent
d'accord,
afin
que
ce
ne
fust
point
tousiours
a
refaire.
Ainsi
fut
fait,
et
ledit
Blandrata
signa
lesdits
articles
couchez
par
escrit.
Mais
un
peu
apres,
advint
qu'estant
a
la
lecon
de
Calvin,
il
vit
entrer
un
huissier
(qu'on
appelle
ici
Guet)
qui
atten
doit
un
des
Syndiques
qui
lors
oyoit
la
lecon:
la
dessus
il
imagina
(comme
une
mauvaise
conscience
tremble
au
bruit
d'une
fueille)
qu'on
le
venoit
prendre:
et
de
ce
pas
s'en
fuit
de
la
ville.
Ainsi
le
meschant
s'en
fuit
sans
qu'on
le
poursuivit.
En
fin
les
trois
susdits
[f
4]
complices
se
sont
trouvez
en
Poloigne,
la
ou
ils
ont
fait
et
font
encores
auiourd'huy
infinis
troubles.
Si
ont-ils
iusques
au
lieu
ou
ils
sont,
senti
et
apperceu
la
force
du
fidele
serviteur
de
Dieu
dont
nous
parlons,
par
les
escrits
duquel,
comme
il
sera
dit
ci
apres
en
son
lieu,
les
Eglises
de
Poloigne
ont
este
tellement
fortifiees,
que
les
fideles
en
ont
este
grandement
afiermis,
et
les
ennemis
de
verite
tellement
affoiblis,
qu'avec
l'aide
de
Dieu
leur
ruine
en
est
prochaine.2)
Audit
an
1558,
sur
les
vendanges,
ce
bon
personnage
Alleman,
nomme
Melchior
Volmar,
lequel
Calvin
avoit
cognu
en
sa
jeunesse
a
Bourges,
vint
a
Geneve
tout
exprez
pour
le
voir,
ayant
bien
desire
auparavant
de
faire
ledit
voyage,
tant
pour
l'amitie
qu'il
portoit
audit
Calvin,
que
pour
contempler
de
ses
yeux
la
grande
benediction
de
Dieu
sur
les
labeurs
d'iceluy,
assavoir
l'Eglise
de
Geneve.
Environ3)
le
mois
de
Septembre,
il
fut
assailli
d'une
longue
et
fascheuse
fievre
quarte,
durant
laquelle
force
luy
fut
a
son
grand
regret
de
s'abstenir
de
lire
et
de
prescher.
Mais
il
ne
laissoit
de
travailler
en
la
maison,
quelque
remonstrance
qu'on
1)
particulier
F.
2)
Premiere
redaction
p
.
7.
3)
Ici
on
retrouve
des
traces
de
la
premiere
redaction
p
.
43
suiv.
|