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permis
a
ceux
qui
en
feroyent
quelque
difficulte,
d'alleguer
leurs
doutes,
et
que
on
leur
en
bailleroit
k
resolution.
Cela
fut
fait
le
18.
de
May,
en
la
presence
du
Ministre,
des
Anciens,
et
de
toute
l'Eglise
Italienne,
ensemble
dudit
Calvin
et
autres
Ministres
de
ceste
Eglise,
et
mesmes
de
certains
des
Seigneurs
deputez
a
cela
par
l'advis
du
Conseil.
La
se
leverent
aucuns,
qui
gazouillerent
tout
ce
qu'ils
peurent
au
contraire
l'espace
de
trois
heures,
et
nommement
ce
fantastique
ci
dessus
nomme,
Jean
Paule
Alciat.
Mais
Calvin,
par
la
grace
de
Dieu
leur
respondit
si
bien,
et
tellement
esclaircit
ces
matieres,
que
tous
ceux
de
l'Eglise
Italienne
signerent
ladite
Confession,
excepte
six
desquels
estoit
le
susdit
Valentin
Gentil:
qui
toutesfois
estans
puis
apres
appellez
a
part,
l'approuverent.
Or
quelque
peu
apres
neantmoins
ledit
Valentin
ne
cessoit
d'espandre
son
venin
secretement,
iettant
a
la
traverse
des
propos
de
ses
erreurs,
pour
attirer
d'autres
a
sa
ligue,
et
seduire
les
simples.
Ce
qu'estant
sceu,
ii
fut
appele
par
Messieurs,
et
estant
conveincu
de
periure,
et
n'ayant
aucune
eschappatoire,
il
allega
que
ce
qu'il
en
avoit
encore
de
nouveau
tenu
propos,
c'estoit
pource
que
sa
conscience
Ten
pressoit.
Tant
y
a
qu'il
fut
ouy
derechef
en
toutes
ses
allegations,
present
un
bon
nombre
de
gens
apparens
et
de
scavoir:
et
fut
tellement
presse
du
fidele
serviteur
de
Dieu
par
raisons
de
l'Escriture,
qu'il
ne
sceut
que
dire,
sinon
qu'il
n'entendoit
pas
l'art
de
disputer.
Depuis
ii
bailla
par
escrit
a
Messieurs
le
contenu
de
son
opinion,
et
derechef
en
fit
un
autre
discours
par
escrit,
addresse
a
trois
des
Ministres
de
l'Eglise
de
ceste
ville,
ou
aussi
il
s'armoit
de
quelques
passages
de
certains
Docteurs
anciens.
Mais
Calvin
y
respondit
aussi
par
escrit
le
lendemain
fort
peremptoirement,
monstrant
que
ledit
Valentin
abusoit
bien
impudemment
du
dire
des
Anciens.
Finalement
craignant
[f
3]
l'exemple
de
Servet,
il
fit
bonne
mine,
et
protesta
d'acquiescer
a
la
verite
et
recognoistre
ses
erreurs,
escrivant
bien
au
long
le
tesmoignage
de
sa
repentance.
A
cause
de
laquelle
(combien
qu'aucuns
iugeassent
qu'elle
estoit
feinte)
il
fut
condamne
seulement
a
demander
pardon
la
teste
descouverte,
tout
en
chemise,
tenant
une
torche
en
sa
main,
et
brusler
ses
escrits
tout
presentement,
et
estre
ainsi
mene
par
les
quarrefours
de
la
ville
a
son
de
trompe.
Ce
qu'il
fit.
Il
luy
fut
aussi
faite
defense
de
sortir
de
la
ville
sans
conge,
et
commandement
de
tenir
prison
iusqu'a
ce
qu'il
eust
baille
caution:
afin
que
il
n'eust
le
moyen
de
semer
ses
heresies
ailleurs,
et
qu'on
peust
mieux
avec
le
temps
cognoistre
sa
repentance.
Mais,
le
5.
de
Septembre
suivant,
il
presenta
supplication
a
Messieurs,
afin
d'estre
quitte
de
bailler
ladite
caution,
allegant
qu'il
n'avoit
le
moyen
estant
estrangier.
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