46:851
851
SERMONS
852
qu'il
cache
sa
vertu.
Car
c'est
bien
raison
que
les
hommes
qui
se
conflent
par
trop
en
eux,
se
trouvent
frustrez,
et
que
Dieu
se
moque
de
leur
arrogance
et
folle
imagination.
Afin
donc
que
et
grans
et
petis
cognoissent
qu'ils
ne
se
peuvent
passer
du
secours
de
Dieu:
et
que
quelques
graces
qu'ils
ayent
receues,
il
faut
que
tousiours
Dieu
continue
en
eux
ce
qu'il
y
a
mis,
et
mesmes
qu'il
l'augmente
afin
qu'ils
soyent
fortifiez,
il
est
dit
yci
que
l'Esprit
est
prompt
etc.
c'est
a
dire
qu'encores
que
nous
sentions
en
nous
quelque
bonne
volonte,
et
que
Dieu
nous
ait
desia
mis
au
chemin,
et
nous
ait
tendu
la
main,
que
nous
experimentons
que
vrayement
il
nous
gouverne
par
son
sainct
Esprit.
Combien
donc
que
nous
ayons
tout
cela,
si
ne
faut-il
point
que
nous
soyons
tardifs
a
prier.
Et
pourquoy?
regardons
s'il
n'y
a
en
nous
qu'esprit.
Or
il
est
certain
que
nous
y
trouverons
beaucoup
de
residu
d'infirmitez
:
et
combien
que
desia
Dieu
ait
besongne
en
telle
sorte,
que
nous
ayons
de
quoy
luy
rendre
action
de
graces,
et
magnifier
sa
bonte,
tant
y
a
qu'il
y
a
raison
de
baisser
la
teste,
et
de
veoir
que
s'il
nous
quittoit,
nous
serions
bien
tost,
ie
ne
dis
pas
affaiblis,
mais
du
tout
defaillans.
En
somme
nostre
Seigneur
Iesus
a
voulu
yci
monstrer
que
ceux
qui
sont
les
plus
parfaits,
les
plus
avancez,
et
ou
Dieu
a
desploye
les
graces
et
vertus
de
son
sainct
Esprit,
encores
faut-il
qu'ils
s'humilient,
et
qu'ils
cheminent
en
crainte
et
solicitude,
qu'ils
invoquent
Dieu
a
chaque
heure,
scachans
que
ce
n'est
point
assez
qu'il
ait
commence,
s'il
ne
parfait:
et
qu'il
faut
que
tout
bien
viene
de
luy:
et
quand
il
a
donne
le
bon
vouloir,
qu'il
faut
qu'il
adiouste
l'execution
quant
et
quant:
d'autant
que
la
perseverance
est
un
don
le
plus
singulier
et
le
plus
rare
qui
soit.
Voyla
a
quoy
nostre
Seigneur
Iesus
nous
a
voulu
exhorter.
Or
si
ceux
qui
se
peuvent
nommer
spirituels,
c'est
a,
dire
qui
ont
un
zele
ardent
de
servir
a
Dieu,
qui
sont
tout
aceoustumez
de
recourir
a
luy,
qui
sont
exercez
en
prieres
et
oraisons,
encores
sont
si
debiles,
qu'il
ne
faut
qu'une
seule
minute
de
temps
pour
les
ruiner,
sinon
qu'ils
invoquent
Dieu:
qui
sera-ce
de
ceux
qui
sont
encores
si
terrestres
et
si
pesans
que
c'est
pitie,
tellement
qu'ils
ne
peuvent
pas
trainer
les
iambes,
et
qu'a
grand
peine
auront-ils
un
bon
mouvement
ni
une
seule
bonne
pensee?
combien
faut-il
que
ceux
la,
s'efforcent
au
pris
?
Ainsi
donc
que
chacun
de
nous
s'examine,
et
nous
trouverons
que
nous
sommes
si
lasches
et
si
hebetez
quand
il
est
question
de
prier
Dieu,
qufil
y
a
quelquefois
plus
de
ceremonie
que
d'affection.
Voyans
cela,
que
nous
apprenions
de
nous
desplaire
en
un
tel
vice,
et
en
une
telle
laschete:
que
nous
detestions
mesmes
une
telle
corruption,
que
nous
mettions
peine
a
invoquer
Dieu,
et
elever
nos
esprits
en
haut,
et
a
chercher
|