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IOB
CHAP.
XXXIII.
86
brutales:
car
ils
n'apprehenderont
point
l'ire
de
Dieu:
mais
ceux
qui
sentent
que
Dieu
leur
est
contraire,
il
faut
qu'ils
soyent
desgoutez
de
tout
ce
qui
est
desirable
de
sa
nature,
et
qu'ils
en
soyent
faschez.
Et
pourquoy?
Ils
ne
peuvent
pas
prendre
mesmes
plaisir
a
leur
vie.
Combien
que
ceste
vie
soit
pleine
de
beaucoup
de
povretez,
et
qu'elle
soit
comme
une
mer
de
toutes
miseres:
si
est-ce
que
nous
la
devons
estimer
precieuse
d'autant
que
Dieu
nous
y
a
mis
et
nous
y
conserve,
afin
que
nous
ry
cognoissions
nostre
Createur
et
nostre
Pere:
comme
defait
nous
sommes
creez
a
ceste
finla,
et
sommes
maintenus
en
ceste
vie
caduque,
afin
que
nous
cognoissions
que
c'est
Dieu
qui
nous
y
entretient,
et
sentions
sa
bonte
paternelle
quand
il
luy
plaist
d'avoir
le
soin
de
nous,
et
de
nous
gouverner.
Ainsi
donc
nostre
vie
nous
doit
estre
precieuse
pour
ce
regard-la:
mais
quand
Dieu
se
monstrera
courrouce,
il
faut
que
nostre
vie
nous
soit
amere:
car
il
est
impossible
qu'un
bomme
sentant
cela,
ne
desire
d'estre
abisme:
comme
il
est
dit,
qu'ils
diront
aux
montagnes,
Couvrez
nous.
Voila
ou
nous
en
sommes.
Et
pourtant
apprenons
de
prendre
goust
en
premier
lieu
a,
la
bonte
de
nostre
Dieu,
afin
que
le
reste
des
biens
qu'il
nous
fait
nous
soit
desirable,
et
que
nous
y
prenions
saveur.
Or
ie
di
Prendre
goust
en
la
bonte
de
Dieu:
c'est
que
nous
ne
soyons
point
adonnez
tellement
aux
choses
de
ce
monde,
que
nous
n'ayons
le
principal
but
pour
dire,
Or
ca
que
nous
cerchions
d'obeir
a
nostre
Dieu,
et
de
nous
ranger
paisiblement
sous
sa
main.
Voila
donc
ce
qu'il
nous
faut
desirer.
Avons-nous
cela?
Quand
nous
iouyrons
des
biens
qu'il
nous
eslargist,
soit
en
beuvant
ou,mangeant,
et
en
tout
le
reste
de
nostre
vie:
que
nous
demandions
de
nous
resiouir
tellement
que
nous
rapportions
nostre
ioye
a
cest
usage
de
cognoistre
la
bonte
paternelle
de
nostre
Dieu:
pour
dire,
Voici
Dieu
qui
nous
declare
bien
le
soin
qu'il
a
de
nostre
salut,
puis
qu'il
veut
mesmes
pancer
nos
povres
corps.
Voici
des
charongnes,
et
Dieu
encores
en
veut
estre
le
nourricier.
Voila
donc
comme
il
nous
faut
boire
et
manger
en
telle
sorte,
que
nous
pensions
tousiours
a
la
bonte
de
nostre
Dieu.
Et
au
reste,
quand
nous
serons
degoustez
de
tout,
et
tellement
saisis
d'angoisse,
que
nostre
vie
mesme
nous
sera
en
haine:
que
nous
cognoissions
d'ou
cela
procede.
Et
c'est
que
Dieu
a
cache
son
visage,
et
que
nous
ne
sentons
plus
sa
faveur
paternelle,
laquelle
est
pour
donner
goust
et
saveur
a
tous
ses
benefices.
Et
ainsi
donc
quand
nous
gemissons,
et
que
nous
sommes
en
perplexite
et
angoisse:
que
nous
prions
Dieu
qu'il
lui
plaise
nous
faire
sentir
sa
bonte
qui
nous
est
maintenant
incognue.
Et
quand
nous
l'aurons
sentie,
que
cela
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