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85
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
III.
86
la
foy
marche
devant,
et
c'est
comme
la
clef
pour
nous
ouvrir
la
porte.
Mais
nous
userons
de
ceste
facon
de
parler
envers
les
incredules
et
les
ignorans
pour
les
attirer
petit
a
petit.
Ainsi
donc
Moyse
maintenant
ne
fait
point
comparaison
du
Dieu
d'Israel,
comme
s'il
avoit
conceu
en
son
cerveau
qu'il
j
ait
une
garenne
de
dieux,
et
que
chacun
s'employast
selon
sa
faculte.
Nenni:
il
cognoist
qu'il
n'y
ha
qu'un
seul
Dieu:
mais
pource
qu'il
voyoit
que
les
hommes
sont
ainsi
abusez,
il
dit,
qu'encores
que
les
autres
nations
receussent
des
biens
de
leurs
dieux,
selon
qu'ils
les
ont
imagine:
tant
y
a
que
le
Dieu
d'Israel
s'est
declare
en
telle
vertu,
qu'il
faut
qu'il
soit
adore,
et
qu'on
sache
qu'il
n'y
ha
que
luy
qui
regne,
qu'il
n'y
ha
que
luy
a
qui
appartienne
de
gouverner
et
ciel
et
terre:
et
qu'on
peut
voir
que
toutes
creatures
sont
en
sa
main,
par
les
miracles
qu'il
a
monstrez.
Voila
donc
l'intention
de
Moyse.
Au
reste
notons,
quand
la
dessus
les
Peres
anciens
ont
despite
les
Idoles
avec
tous
ceux
qui
les
adoroyent,
que
Dieu
s'est
aussi
declare
a
eux
d'une
facon
puissante.
Ils
ont
dit:
Ou
sont
les
dieux
qui
puissent
estre
pareils
a
celuy
d'Israel,
lequel
a
desploye
une
telle
vertu?
Comme
de
faict,
nous
ne
verrons
point
l'essence
de
Dieu
visible:
mais
selon
qu'il
se
declare
par
ses
oeuvres,
il
veut
estre
cognu
de
nous:
et
c'est
ainsi
qu'il
le
nous
faut
apprehender.
Quand
donc
Dieu
nous
a
declare
sa
vertu
puissante,
nostre
office
est
de
le
magnifier,
et
qu'il
soit
adore
de
nous,
en
sorte
que
nous
despitions
toutes
les
Idoles
que
les
hommes
se
forgent,
en
nous
moquant
de
tout
ce
qui
aura
este
introduit
par
le
monde.
Et
pourquoy?
Il
n'y
ha
la
que
mensonge
et
vanite.
Mais
d'autant
que
nous
ne
sommes
point
capables
de
bien
iuger
des
oeuvres
de
Dieu,
encores
qu'elles
nous
soyent
presentes,
que
nous
ne
pouvons
pas
venir
droit
a
luy,
si
non
qu'il
nous
y
conduise
par
sa
parolle
:
apprenons
de
nous
tenir
a
ceste
doctrine.
Quand
donc
Dieu
nous
fera
sentir
sa
vertu:
qu'il
nous
souvienne
de
nostre
rudesse
et
infirmite,
et
que
nous
prenions
quant
et
quant
sa
parolle,
pour
nous
exercer.
Et
que
nous
ne
facions
point
comme
les
Payens,
et
les
povres
incredules
qui
auront
ce
mot
de
Dieu
en
la
bouche:
et
cependant
tracassent
et
courent
ca
et
la
ne
sachans
que
c'est
de
Dieu.
Que
donc
nous
suyvions
la
verite
infallible.
Et
d'autant
qu'il
a
pleu
a
Dieu
de
se
reveler
a
nous,
voire
en
telle
sorte
que
nous
ne
pouvons
estre
seduits
ne
trompez:
apprenons
de
nous
y
arrester,
et
de
nous
y
tenir
du
tout.
Que
donc
"nous
ne
soyons
point
si
vollages,
que
nous
ne
puissions
faire
nostre
profit
de
toutes
les
graces
que
Dieu
nous
eslargit
iournellement,
et
ausquelles
il
veut
estre
glorifie:
que
toutes
superstitions
et
idolatries
soyent
abbatues,
et
que
la
verite
de
Dieu
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