21:85 85 PAR NICOLASOOLLADOK 86 titulo Conseil a la France desolee, sans y mettre son nom, ni le lieu de l'impression, combien qu'il fust en ville libre. La il condamne de rebellion et sedition toutes les Eglises Francoises, et conseille qu'un chacun croye ce qu'il voudra: ouvrant la porte par mesme moyen a toutes heresies et fausses doctrines. Ie ne daignay luy respondre a ce beau conseil, qui sentoit par trop son homme bien fort lourd ot ignorant de ce qu'il traittoit, et tresmal experimente en telles affaires. Mais au lieu de cela, ie respondi a plusieurs poincts desquels il m'avoit taxe, y entremeslant des erreurs fort vilains *) et intolerables sous ombre de defendre ce que i'avoye repris en sa translation Latine. Ceste mienne response dediee aux Pasteurs de l'Eglise de Basle, fut cause qu'iceluy Chastillon fut appele par l'Eglise, et puis par la Seigneurie: et luy fut enioint de respondre a es dont ie le chargeois, et que ie m'oifrois luy prouver par ses escrits: mais peu de iours apres, la mort de delivra de ceste peine. Ie scay bien que ce long discours sera trouve mauvais par aucuns, comme si i'en parlois en homme passionne, et ne pouvois mesmes souffrir les morts se reposer en leur sepulchre. Mais ie puis protester devant Dieu que iamais ie n'ay hay le personnage vivant, avec lequel aussi ie n'eu iamais affaire particulier en bien ni en mal: tant s'en faut que maintenant ie voulusse hayr et pourchasser2) les morts qui sont remis au iugement de Seigneur. Mais il a falu que ceci fust entendu, afin que chacun se garde de ses livres et disciples qu'il a laissez apres luy. En 3) ceste annee-la, parmi le bon nombre de gens de bien, craignans Dieu et fideles de l'Eglise Italienne qui est en ceste ville, se trouverent certains galans: lesquels comme par dessous terre selon qu'ils pouvoyent, commencerent a renouveler quelques heresies de ce malheureux Servet, et semer blasphemes contre les trois personnes en une essence Divine, ostans a Iesus Christ, quelques fois obliquement, quelques fois apertement sa divinite II y avoit de ceste ligue-la un certain Calabrois, nomme Valentin Gentil, un autre de Sardaigne, [f 2] un Piedmontois nomme Iean Paule Alciat, un Medecin de Saluces nomme George Blandrata. Le Ministre de l'Eglise Italienne ayant senti4) ce venin qui cou~ voit, en demanda conseil a Calvin: et par l'advis d'iceluy fut dressee une confession de Foy touchant cest article, laquelle estant proposee en leur assemblee chacun signeroit: et que premierement il seroit 1) erreurs infames F. 2) poursuivre F. 3) Premiere redaction p. 6. 4) aperceu F.