9:849 849 PRAEFATIONES. 850 que le S. Esprit la reforme. Ainsi nous voyons que tout le bien spirituel qui concerne nostre salut est attribue par luy a la seule grace de Dieu, sans que l'homme ait dequoy se glorifier en rien. Cependant il concede a l'homme quelque liberte en ce qui ne passe point la vie terrienne : comme a se lever et coucher, a cheminer, a suivre quelque train, ou de labeur, ou d'estude, ou de marchandise. Pourquoy? d'autant qu'il se contentoit du principal, c'est d'avoir abbatu l'homme, en luy monstrant que de soy il ne peut sinon errer et pecher pour tomber en confusion, et que tout le pouvoir qu'il a a bien n'est pas de son naturel, mais de la grace de Dieu. Combien qu'encor a ce3te liberte, qu'il appelle civile, il y met une bride pour la restraindre, disant que Dieu domine tousiours par dessus. Il n'y a point donc beaucoup a requerir en cela. Mais si a il este bon d'en advertir les lecteurs, afin que nul ne fust scandalize de peu de chose, voyant l'intention de l'auteur. Autant en est il de la predestination: pource que il voyt auiourdhuy tant d'espritz volages qui ne s'adonnent que trop a curiosite, et ne tiennent nulle mesure en ceste matiere, voulant prevenir ce dangier, il a mieux ayme toucher seulement ce qui estoyt necessaire a cognoystre, laissant le reste comme ensevely, qu'en desduisant tout ce qu'il eust bien peu lascher la bride a beaucoup de disputes perplexes et confuses, desquelles ce pendant il ne revient nul fruict de bonne instruction. Ie confesse que de tout ce qu'il a pleu a Dieu nous reveler par l'escriture rien ne doyt estre supprime quoy qu'il en advienne. Mais celluy qui cherche d'enseigner au profit des lecteurs merite bien d'estre excuse s'il s'arreste a ce qu'il cognoyt estre le plus expedient, passant legierernent, ou laissant derriere, ce dont il n'espere pas tel profit. Quant aux sacremens, sa modestie a este cause qu'apres avoir nomme le Baptesme et la saincte Cene il adiouste pour le troysiesme l'absolution. Car pource que ce nom est acoustume au lieu ou