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eust
besongne
en
luy.
Et
ne
faut
pas
estimer
que
c'ait
este
langage
superflu,
quand
il
a
reitere
ces
mesmes
propos.
Car
ce
qui
est
dit
en
l'autre
passage,
qu'en
priant
Dieu
il
ne
nous
faut
point
estre
de
long
babil,
comme
ceux
qui
cuident
en
barbotant
obtenir
beaucoup
plus,
n'emporte
pas
que
nous
ne
continuyons
en
nos
prieres:
Mais
c'est
pour
taxer
l'hypocrisie
et
la
superstition
de
ceux
qui
cuident
en
rompant
les
aureilles
a
Dieu
(par
maniere
de
dire)
luy
faire
acroire,
et
le
persuader
de
ce
qu'ils
voudront:
comme
nous
voyons
que
ceste
folie
a
regne
au
monde.
Et
encores
entre
nous
combien
y
en
a-il
qui
usent
de
ceste
sorcellerie,
combien
qu'ils
ne
disent
plus
leur
Ave
maria,
toutesfois
qu'en
disant
leur
Pater
noster,
il
leur
semble
que
ils
ayent
beaucoup
gaigne,
et
que
Dieu
contera
toutes
leurs
paroles,
qu'ils
auront
ainsi
barbotees
en
priant?
Or
i'appelle
cela
une
vraye
sorcellerie:
car
ils
profanent
vilainement
l'oraison
qui
nous
a
este
donnee
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
en
laquelle
il
nous
a
compris
en
un
brief
sommaire
tout
ce
que
nous
pouvons
demander
a
Dieu,
et
ce
qui
nous
est
licite
d'appeter.
Mais
cependant
cela
n'empeche
pas
que
si
un
homme
est
presse
d'angoisse,
il
ne
retourne
souvent
a
Dieu:
et
quand
il
aura
iette
quelques
souspirs,
que
tantost
apres
il
ne
recommence.
Quand
donc
nous
y
allons
sans
ambition
et
sans
parade,
et
puis
que
nous
ne
pensons
pas
avoir
par
nostre
babil
impetre
aucune
chose,
mais
que
l'affection
vehemente
nous
pousse?
Voyla
comment
nous
avons
une
vraye
perseverance,
a
l'exemple
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Or
il
y
a
cest
article
a
noter
que
nous
avons
touche
ascavoir
que
le
principal
de
toutes
nos
requestes,
c'est
que
Dieu
domine
sur
nous
en
telle
sorte
qu'il
y
ait
un
accord
paisible
pour
nous
ranger
a
sa
bonne
volonte:
cela
di-ie,
nous
est
necessaire.
Voyla
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
combien
que
toutes
ses
affections
fussent
droites,
sainctes
et
conformes
a
iustice,
si
estce
neantmoins
que
d'autant
qu'il
estoit
homme
naturel,
encores
a-il
falu
qu'il
combatist
contre
l'angoisse
et
la
tristesse
qui
le
pouvait
saisir,
et
qu'il
se
tinst
la
captif
sous
l'obeissance
de
Dieu
son
Pere.
Que
sera-ce
donc
de
nous
qui
n'avons
que
toute
malice
et
rebellion,
et
qui
sommes
tant
corrompus
que
nous
ne
scaurions
appliquer
nos
sens
a
rien
qui
soit,
que
Dieu
n'y
soit
quant
et
quant
offense?
Puis
qu'ainsi
est,
en
priant
Dieu
apprenons
de
nous
tenir
tellement
en
bride,
qu'un
chacun
ne
se
donne
point
une
licence
telle
qu'on
a
accoustume
de
suyvre
ses
appetis
propres:
mais
scachons
que
nous
aurons
beaucoup
proufite,
nous
pouvans
tenir
captifs,
afin
que
Dieu
ait
toute
maistrise
par
dessus
nous.
Il
y
a
aussi
une
sentence
bien
notable,
quand
nostre
Seigneur
Iesus
dit
a
ses
disciples,
Veillez
et
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