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DE
LA
PASSION.
842
pointe
en
est
rompue:
mesme
le
venin
est
tellement
purge,
que
la
mort
en
nous
humiliant
nous
sert
auiourd'huy
de
medecine,
et
n'est
plus
mortelle,
d'autant
que
Iesus
Christ
a
englouti
tout
le
mal
qui
y
estoit.
Voyla
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir,
c'est
que
le
Fils
de
Dieu
en
s'escriant,
Mon
Pere
s1
il
est
possible
que
ce
breuvage
soit
retire
de
moy,
ne
regarde
pas
seulement
a
ce
qu'il
avoit
a
souffrir
en
son
corps,
ni
a
l'ignominie
des
hommes,
ni
a
quitter
la
terre
(car
cela
luy
estoit
assez
facile):
mais
il
regarde
qu'il
est
devant
Dieu,
et
devant
son
siege
iudicial
pour
rendre
comte
de
tous
nos
pechez:
pour
voir
la
toutes
les
maledictions
de
Dieu
qui
sont
apprestees.
Car
quand
il
n'y
auroit
qu'un
seul
pecheur,
qu'est-ce
que
l'ire
de
Dieu?
Quand
il
est
dit
que
Dieu
nous
est
contraire,
qu'il
veut
desployer
sa
vertu
pour
nous
abysmer,
helas
ou
en
sommes
nous?
Or
il
a
falu
que
Iesus
Christ,
non
seulement
ait
combatu
contre
une
telle
frayeur:
mais
contre
toutes
les
cruautez
qu'on
pourroit
amasser.
Quand
donc
nous
voyons
que
Dieu
adiourne
tous
ceux
qui
ont
merite
damnation
eternelle,
et
qui
sont
coulpables
de
peche,
et
qu'il
est
la.
pour
prononcer
sentence
telle
qu'ils
l'ont
meritee,
qui
ne
concevra
quant
et
quant,
toutes
les
morts,
les
doutes
et
les
frayeurs
qui
pourront
estre
en
un
chacun?
Et
quel
abysme
y
aura-il
en
cela?
Or
il
a
fallu
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
luy
seul
sans
aide,
ait
soustenu
un
tel
fardeau.
Ainsi
donc
estimons
la
tristesse
du
Fils
de
Dieu
par
sa
vraye
cause:
et
la,
dessus
que
nous
retournions
a
ce
qui
a
este
desia
touche,
c'est
que
d'un
coste
nous
cognoissions
combien
nostre
salut
luy
a
este
cher,
et
combien
nos
ames
luy
ont
este
precieuses
quand
il
a
voulu
venir
en
une
telle
extremite
a
cause
de
nous,
et
cognoissans
ce
que
nous
avions
merite,
regardons
quel
estoit
nostre
estat
sinon
que
nous
eussions
este
secourus
par
luy.
Et
cependant
soyons
resiouis,
voyans
que
la
mort
n'ha
plus
nulle
puissance
sur
nous
qui
nous
soit
nuisible.
Il
est
vray
que
tousiours
naturellement
nous
craindrons
la
mort,
et
la
fuyrons:
mais
c'est
afin
de
nous
faire
penser
a
ce
benefice
inestimable
qui
nous
a
este
acquis
par
la
mort
du
Fils
de
Dieu:
c'est
afin
de
nous
faire
tousiours
considerer
que
c'est
de
la
mort
en
soy,
et
qu'elle
emporte
l'ire
de
Dieu,
que
c'est
comme
le
gouffre
d'enfer.
Au
reste
quand
nous
avons
a
batailler
contre
telle
crainte,
que
nous
scachions
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
a
tellement
prouveu
a.
toutes
ces
craintes
la,
que
nous
pouvons
au
milieu
de
la
mort
mesme
venir
la
teste
levee
devant
Dieu.
Il
est
vray
que
nous
avons
a
nous
humilier
devant
toutes
choses,
comme
desia
nous
avons
dit:
qu'il
faut
bien
que
pour
hayr
nos
pechez,
et
pour
nous
y
desplaire
nous
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