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si
nous
l'estimons
par
nos
personnes.
Car
quand
nous
aurons
une
bonne
fin,
et
qu'une
affection
sera
droite
de
soy
et
approuvee
de
Dieu,
r
si
est-ce
ce
que
nous
y
faudrons
tousiours.
N'est-ce
pas
une
bonne
chose
et
saincte
qu'un
pere
aime
ses
enfans?
Et
tant
y
a
qu'en
cela
nous
pechons
encores:
car
il
n'y
a
iamais
regle
ni
moderation
telle
qu'il
seroit
requis:
car
en
toutes
les
vertus
qui
pourront
estre
en
nous,
Dieu
encores
nous
y
fait
appercevoir
des
vices,
afin
que
tout
orgueil
soit
mieux
abbatu,
et
que
nous
ayons
tousiours
occasion
de
baisser
la
teste,
voire
d'estre
confus
en
vergongne,
voyant
que
le
bien
mesme
est
corrompu
par
le
peche
qui
habite
ainsi
en
nous,
et
duquel
nous
sommes
tous
remplis
et
farcis.
Au
reste,
quant
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
(comme
i'ay
desia
dit)
il
ne
se
faut
point
esbahir
s'il
a
eu
(entant
qu'il
estoit
homme)
une
volonte
diverse
de
celle
de
Dieu
son
Pere:
mais
par
cela
il
ne
faut
pas
iuger
qu'il
y
ait
eu
aucun
vice
ni
transgression
en
luy.
Et
mesmes
(comme
desia
nous
avons
touche)
en
cela
voyons
nous
l'amour
inestimable
qu'il
nous
a
porte,
quand
ceste
mort
luy
a
este
si
espouvantable,
et
que
neantmoins
il
s'y
est
assuietit
de
son
bon
gre.
Et
aussi
quand
il
n'y
eust
point
eu
nulle
repugnance,
et
que
sans
contredit
il
eust
hume
ce
breuvage,
sans
y
sentir
nulle
amertume,
et
qu'est-ce
este
de
nous
avoir
ainsi
rachetez?
Il
sembleroit,
seulement
que
ce
fust
un
ieu:
mais
quand
il
a
fallu
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
endurast
telles
angoisses,
c'est
signe
qu'il
nous
aimoit,
tellement
qu'il
s'est
oublie
soy-mesme,
et
a
souffert
que
tout
l'orage
tombast
sur
sa
teste,
afin
que
nous
fussions
delivrez
de
l'ire
de
Dieu.
Or
il
reste
maintenant
a
noter,
quand
le
Fils
de
Dieu
a
este
angoisse
en
telle
sorte,
que
ce
n'a
pas
este
pour
ce
qu'il
avoit
a
partir
du
monde:
car
s'il
n'y
eust
eu
sinon
la
separation
du
corps
et
de
l'ame,
avec
les
torments
qu'il
devoit
endurer
en
son
corps,
cela
ne
l'eust
pas
ainsi
afflige.
Mais
il
nous
faut
observer
la
qualite
de
sa
mort,
et
mesme
venons
a
l'origine.
Car
la
mort
n'est
pas
seulement
pour
dissoudre
l'homme,
mais
pour
luy
faire
sentir
la
malediction
de
Dieu.
Outre
ce
que
Dieu
nous
retire
de
ce
monde,
et
que
nous
sommes
comme
abolis
quant
a
la
vie
presente,
la
mort
nous
est
une
entree
comme
au
gouffre
d'enfer.
Il
nous
faut
donc
estre
alienez
de
Dieu,
et
retranchez
de
toute
esperance
de
salut,
quand
il
nous
est
parle
de
la
mort,
voire
sinon
que
nous
ayons
ce
remede,
c'est
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
l'a
enduree
pour
nous,
afin
que
maintenant
la
playe
qui
y
estoit
ne
soit
plus
mortelle.
Car
sans
luy
nous
estions
tellement
navrez
par
la
mort
qu'il
n'y
avoit
plus
d'esperance
de
salut
pour
nous:
mais
maintenant
la
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