35:84
est
de
nous
faire
sentir
sa
bonte:
mais
cependant
puis
qu'il
voit
que
nous
n'en
sommes
point
capables,
c'est
raison
qu'il
change,
et
qu'il
se
transfigure
par
maniere
de
dire,
afin
de
se
conformer
a
ce
qu'il
voit
nons
estre
propre.
Et
voila
pourquoy
il
est
dit,
II
chastie
Vhomme
de
tormens
sur
son
lict.
Quand
Eliu
parle
ainsi,
c'est
pour
monstrer
que
si
Dieu
nous
persecute
a
bon
escient,
il
n'y
aura
nulle
relasche,
il
n'y
aura
nulle
trefve
qui
soit.
Car
il
entend
que
quand
nous
cercherons
repos
nous
ne
le
trouverons
pas
si
Dieu
nous
est
ennemi,
c'est
a
dire
si
nous
apprehendons
son
ire.
Car
quand
l'Escriture
dit,
que
Dieu
nous
est
ennemi,
et
qu'il
est
corrouce
contre
nous,
elle
n'entend
pas
qu'il
le
soit
a
la
verite:
mais
il
se
monstre
tel,
a
cause
qu'il
est
besoin
que
nous
soyons
estonnez,
pour
nous
faire
desplaire
en
nos
pechez.
Ainsi
donc
notons
bien,
que
quand
un
homme
sera
ainsi
tormente,
ii
faut
qu'il
ait
la
guerre
sans
fin,
et
s'il
pense
avoir
quelque
allegement
il
ne
le
trouvera
pas.
Et
pourquoy?
Car
la
main
de
Dieu
est
trop
longue:
nous
n'en
pourrons
point
eschapper,
iusques
a
ce
que
nous
soyons
reconciliez
avec
luy.
Voila
ce
qui
doit
estre
entendu
en
ce
passage.
Or
si
Dieu
nous
donne
quelque
relasche,
cognoissons
qu'il
supporte
d'autant
nostre
infirmite.
Et
mesmes
ceci
nous
doit
bien
servir
d'une
consolation
singuliere:
car
combien
que
Dieu
nous
examine
rudement
et
que
nous
soyons
au
bord
du
sepulchre:
si
est-ce
qu'il
nous
donne
encores
quelque
goust
de
sa
bonte
parmi,
et
que
nous
respirons.
Il
est
ici
dit,
qu'il
n'a
point
fait
ceste
grace
a
tous,
mais
qu'il
en
a
persecute
d'aucuns
en
sorte
qu'ils
n'ont
eu
nul
repos.
Et
que
veut
dire
cela?
Il
ne
parle
point
seulement
des
reprouvez,
mais
de
ceux
que
Dieu
avoit
choisis,
et
desquels
il
avoit
procure
et
avance
le
salut
par
ce
moyenla.
Ainsi
donc
cognoissons
que
Dieu
a
regard
a
nostre
foiblesse,
quand
il
ne
permet
point
que
nous
soyons
trop
durement
affligez,
mais
qu'il
nous
donne
seulement
quelques
petis
coups,
pource
qu'il
voit
que
nous
sommes
par
trop
debiles.
Au
reste
quand
il
dit,
Que
Vhomme
reiette
la
viande,
voire
qu'il
ne
prend
point
goust
a
la
viande
appetissante,
et
qu'il
voudroit
estre
sorti
de
ce
monde:
c'est
pour
nous
monstrer
que
quand
nous
sommes
touchez
du
sentiment
de
l'ire
de
Dieu,
et
que
nous
l'apprehendons
au
vif,
nous
ne
pouvons
prendre
goust
a
rien
qui
soit.
Qu'est-ce
donc
qui
nous
donne
saveur
a
tous
les
benefices
que
nous
recevons
en
ce
monde
de
la
main
de
Dieu?
C'est
sa
grace.
Il
est
vray
que
les
gens
prophanes,
comme
tous
contempteurs
de
Dieu,
ceux
qui
sont
confits
en
leurs
pechez,
et
qui
y
sont
abbrutis
du
tout,
et
qui
n'ont
plus
de
doleance,
ceux-la
prendront
assez
goust
a
toutes
leurs
delices,
voire
leurs
delices
|