21:84
manda
pourquoy.
Ie
luy
monstray
en
ces
deux
ou
trois
chapitres,
lesquels
il
m'avoit
baillez
de
long
temps
pour
espreuve.
Il
me
dit
qu'il
avoit
este
plus
diligent
au
reste.
Et
toutesfois
pour
vous
faire
entendre
combien
il
y
est
fidele
expositeur,
en
s'estudiant
a
changer
les
mots
communs
il
a
corrompu
plusieurs
passages.
I'en
allegueray
un.
La
ou
il
y
a:
L'esprit
de
Dieu
qui
habite
[e
8]
en
nous,
il
a
mis,
Qui
hante.
Or
Hanter
signifie
frequenter
et
venir
par
fois,
non
pas
avoir
demeurance.
Ceste
seule
faute
si
puerile
seroit
pour
deshonorer
toute
la
translation.
Toutesfois,
quant
a
moy,
il
me
faut
passer
toutes
ses
niaiseries
sans
m'attacher
a
luy.
Or
pour
revenir
au
propos,
quand
il
fit
imprimer
sadite
traduction
Latine
a
Basle,
il
mit
au-devant
une
epistre
addressee
au
feu
bon
Roy
Eduard
d'Angletere:
par
laquelle
sous
ombre
de
prescher
charite,
il
renverse
l'authorite
des
Escritures,
comme
obscures
et
imparfaites,
pour
nous
renvoyer
aux
revelations
particulieres,
c'est
a
dire
aux
songes
du
premier
resveur
qui
voudra
se
monstrer.
Il
avoit
faict
aussi
certaines
annotations
sur
le
neufieme
chapitre
de
l'Epistre
aux
Romains,
par
lesquelles
il
establit
manifestement
le
Pelagianisme:
et
ne
recognoist
aucun
decret
de
Dieu,
sinon
es
choses
qui
sont
bonnes
de
leur
nature,
forgeant
en
Dieu
une
permission
contraire
a
sa
volonte,
et
nous
imposant
faussement
que
nous
faisons
Dieu
autheur
de
peche.
Tout
cela
n'esmeut
aucunement
le
fidele
serviteur
de
Dieu,
d'autant
que
desia
on
avoit
mille
fois
respondu
a
toutes
telles
calomnis
et
erreurs,
iusques
a
ce
qu'iceluymesmes
fit
un
recueil
Latin
de
certains
articles
et
argumens
qu'aucuns
disoyent
avoir
extraits
des
livres
de
M.
Iean
Calvin,
y
adioustant
certaines
repliques:
et
fut
ce
livret
envoye
sous
main
a
Paris,
pour
y
estre
imprime.
Mais
Dieu
y
pourveut,
faisant
tomber
l'original
entre
mes
mains,
tellement
que
nous-mesmes
le
fismes
imprimer
ici,
avec
telles
responses
qu'il
meritoit.
Luy
apres
avoir
sceu
le
tout,
ne
sceut
que
respondre
aux
Pasteurs
et
Ministres
de
Basle,
sinon
qu'il
n'estoit
autheur
desdits
articles.
Estant
peu
apres
appelle
sur
la
doctrine
du
Franc-arbitre
et
de
la
Providence
de
Dieu
en
pleine
dispute
a
Basle,
sa
doctrine
fut
condamnee.
Et
d'autant
que
quelques
annees
auparavant
il
avoit
este
receu
a
la
profession
de
la
langue
Grecque,
par
ceux
qui
ne
cognoissoyent
ses
erreurs,
il
luy
fut
commande
de
ne
se
mesler
de
bouche
ni
par
escrit
que
de
sa
lecture:
ce
qu'il
promit
et
observa
tresmal,
ayant
tousjours
continue
a
semer
ses
resveries
comme
il
a
peu.
Et
mesmes
esmeu
de
haine
qu'il
avoit
contre
moy,
qui
pour
lors
estois
en
[f
1]
France
bien
empesche,
a
mon
grand
regret,
aux
guerres
civiles,
ou
pour
le
moins
d'une
ambition
desmesuree,
il
escrivit
un
livret
in-
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