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Mais
notons
aussi
la
forme
de
prier
dont
il
use:
Mon
Pere
s'il
est
possible
.que
ce
calice
soit
destourne
de
moy,
ou
ce
breuvage:
car
c'est
une
similitude
quand
il
parle
de
hanap,
ou
d
verre,
ou
de
coupe,
d'autant
que
l'Escriture
nomme
les
afflictions
des
breuvages
amers,
afin
que
nous
scachions
que
rien
n'advient
par
cas
fortuit
:
mais
que
Dieu
comme
un
pere
de
famille,
distribue
a
un
chacun
de
ses
enfans
sa
portion,
ou
un
maistre
a
ses
serviteurs,
ainsi
Dieu
monstre
que
c'est
de
luy
et
de
sa
main
qu'ils
sont
batus
et
affligez:
et
aussi
quand
nous
avons
du
bien,
cela
procede
de
sa
bonte
gratuite,
et
il
nous
en
donne
autant
que
bon
luy
semble.
Or
selon
ceste
facon
ordinaire,
nostre
Seigneur
Iesus
dit
que
la
mort
luy
est
un
breuvage
si
amer,
qu'il
voudroit
bien
qu'il
fust
destourne
de
luy,
voire
si
possible
estoit.
Vray
est
qu'on
pourroit
esmouvoir
yci
beaucoup
de
questions,
car
,il
sembleroit
de
prime
face
que
Iesus
Christ
ait
oublie
nostre
salut,
ou
bien
qu'en
fuyant
la
luyte
il
nous
ait
voulu
laisser
en
perdition
pour
la
frayeur
qu'il
a
conceue.
Or
cela
ne
conviendroit
point
a
ce
que
nous
avons
dit:
et
mesmes
l'amour
qu'il
nous
a
monstree
seroit
obscurcie
de
beaucoup:
mais
nous
n'avons
que
faire
d'entrer
en
des
disputes
tant
subtiles,
pour
ce
que
nous
scavons
qu'une
passion
ravit
souventesfois
l'esprit
d'un
homme,
en
telle
sorte
qu'il
ne
pense
point
ni
a
ceci
ai
h
cela,
mais
estant
presse
du
mal
present,
il
se
iette
la
et
n'ha
point
quelque
autre
regard
pour
se
retenir.
Quand
donc
nous
sommes
ainsi
ravis,
ce
n'est
pas
a
dire
que
le
reste
soit
du
tout
efface
de
nos
coeurs,
et
que
nous
n'ayons
nulle
affection.
Comme
pour
exemple,
celui
qui
pensera
a
quelque
affliction
de
l'Eglise,
voire
a
une
affliction
particuliere,
il
priera
Dieu
comme
si
le
reste
du
monde
ne
luy
estoit
rien.
Or
est-ce
a
dire
pourtant,
qu'il
soit
devenu
inhumain,
et
qu'il
ne
luy
chaille
de
ses
freres,
qui
ont
besoin
qu'on
prie
aussi
bien
pour
eux?
Nenni,
mais
c'est
que
ceste
affection
le
pousse
d'une
telle
vehemence,
que
le
reste
est
la
comme
separe
pour
un
temps.
Moyse
prie
d'estre
efface
du
livre
de
vie:
si
nous
voulions
esplucher
tout
par
le
menu,
nous
dirions
que
Moyse
a
blaspheme
contre
Dieu
en
parlant
comme
s'il
estoit
variable.
Car
ceux
que
Dieu
a
eleus
a
la
vie
eternelle,
ne
peuvent
iamais
perir:
il
semble
donc
que
Moyse
bataille
yci
contre
Dieu,
et
qu'il
le
veuille
faire
semblable
a
nous,
qui
changeons
de
conseil
et
de
propos.
Et
puis
quel
honneur
fait
il
a
Dieu,
quand
il
scait
qu'il
est
du
nombre
de
ses
eleus,
et
qu'il
cognoist
que
Dieu
l'avoit
marque
des
son
enfance,
pour
le
commettre
a
une
charge
si
excellente
que
d'estre
conducteur
de
son
peuple,
et
cependant
il
demande
d'estre
comme
racle
et
extermine
de
Dieu?
et
ou
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