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qui
ont
travaille
apres,
feu
maistre
Pierre
Robert,!)
en
son
vivant
fidele
serviteur
de
l'Eglise
Chrestienne,
et
maintenant,
apres
son
trespas,
de
bonne
et
heureuse
memoire,
s'y
est
porte
en
sorte
que
son
labeur
est
digne
de
grande
louange.2)
Et
de
faict
il
n'y
a
homme
de
sain
iugement,
qui
ne
luy
donne
ce
loz.
Toutesfois
il
ne
se
faut
pas
esbahir
s'il
luy
estoit
eschappe
beaucoup
de
fautes
en
un
tel
ouvrage:
i'entens
si
long
et
si
difficile.
Premierement
donc,
pource
qu'en
sa
translation
le
langage
estoit
rude
et
aucunement
eslongne
de
la
facon
commune
et
receue,
il
s'est
trouve
homme
qui
a
mis
peine
de
l'adoucir,
non
seulement
en
le
polissant,
mais
aussi
Paccommodant
a
une
plus
grande
facilite,
pour
estre
mieux
entendu
de
tous.
Secondement^
quant
au
sens,
selon
la
faculte
que
Dieu
luy
adonnee,
et
le
iugement
qu'il
a
peu
acquerir
par
le
long
et
continuel
exercice
qu'il
a
en
l'Escriture,
il
s'est
diligemment
employe
a
restituer
en
son
entier
ce
qui
avoit
este
mal
prins,
ou
corrompu,
ou
trop
obscurement
translate.
Comment
il
en
est
venu
a
bout,
et
combien
son
labeur
a
este
profitable,
on
en
pourra
iuger
en
le
lisant.
Vray
est
que
desia
il
declaire
et
proteste
qu'il
ne
se
contente
pas
encor
de
ce
qu'il
y
a
faict.
Qui
plus
est,
son
desir
seroit
que
quelcun
ayant
bon
loisir,
et
estant
garny
de
tout
ce
qui
est
requis
a
une
telle
oeuvre,
y
voulsist
employer
une
derny
douzaine
d'ans,
et
puis
communiquer
ce
qu'il
auroit
faict
a
gens
entenduz
et
expertz,
tellement
qu'il
fust
bien
reveu
de
plusieurs
yeux.
Et
de
faict,
ce
qu'il
a
entreprins
de
faire
ceste
correction,
n'a
pas
este
pour
s'advance!*
en
preoccupant
le
lieu.
Mais
comme
on
luy
eust
peu
imputer
a
temerite,
s'il
se
fust
ingere,
pour
se
ietter
hastivement
aux
champs,
aussi
ne
merite
il
aucune
reprehension
de
ce
qu'estant
instamment
requis
et
importune
de
ceux
qui
desirent
la
gloire
de
Dieu
et
l'edification
de
l'Eglise
Chrestienne,
acquiescant
a
leurs
prieres,
il
a
par
faute
d'autre
mis
en
avant
ce
que
Dieu
luy
avoit
donne.
Tant
y
a,
qu'il
estime
bien
sans
arrogance,
et
ose
promettre
qu'on
trouvera
qu'il
a
beaucoup
amende
les
translations
precedentes
:
voire
plus
que
ie
ne
dy.
Quoy
qu'il
en
soit,
il
desdie
en
bonne
conscience
son
labeur,
tel
qu'il
est,
a
Dieu,
en
signe
de
recognoissance,
qu'il
a
receu
de
luy
tout
ce
qu'il
communique
a
ses
prochains
:
le
priant
d'avoir
ce
sacrifice
aggreable:
II
le
desdie
pareillement
a
l'usage
de
l'Eglise
de
Dieu
:
esperant
qu'il
ne
sera
pas
inutile,
qu'il
ne
fructifiea
l'honneur
de
celuy
auquel
appartient
tout
honneur.
1)
Ceci
nous
confirme
dans
l'opinion
que
Robert
n'etait
pas
le
prenom,
mais
le
vrai
nom
de
famille
du
cousin
de
Calvin,
traducteur
de
la
Bible.
Le
nom
d'Olivetanus
y
est
ajoute
dans
la
traduction
latine
de
cette
preface.
2)
Ici
s'arrete
la
traduction
latine
que
Beze
a
inseree
dans
les:
Epistolae
et
responsa
de
Calvin.
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