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HARMONIE
EVANGELIQUE.
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s'esiouissent.
Iob
disoit
au
milieu
de
ses
afflictions,
Si
nous
avons
receu
les
biens
de
la
main
de
Dieu,
pourquoy
est-ce
que
nous
n'en
receverons
aussi
bien
les
maux?
.Ce
que
Iob
disoit
alors,
il
est
certain
qu'il
l'avoit
medite
de
longue
main,
et
avoit
garde
ce
thresor-la
pour
le
produire
en
temps
et
en
lieu.
Que
faut-il
donc?
Encores
que
Dieu
nous
espargne,
et
qu'il
nous
donne
de
quoy
nous
esiouir,
toutesfois
que
nous
pensions
a
cela,
que
s'il
nous
fait
du
bien,
il
faut
que
nous
soyons
prests
de
recevoir
aussi
le
mal
de
sa
main:
et
non
point
a
regret
ni
par
force,
mais
d'esprit
docile
et
debonnaire,
pour
nous
conformer
a,
sa
volonte
en
tout
et
par
tout.
Car
il
faut
qu'il
nous
gouverne,
non
pas
a
nostre
appetit,
mais
selon
qu'il
cognoist
nous
estre
propre
et
expedient.
Et
en
ceci
nous
avons
de
quoy
nous
esiouir,
que
le
tout
nous
sera
tousiours
converti
a
salut.
Voyla
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
sur
ce
passage,
quand
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
maudit,
et
les
riches,
et
ceux
qui
s'esgayent,
et
ceux
qui
sont
soulez.
Ainsi
que
nous
apprenions
de
tellement
user
des
biens
que
nous
avons
en
main,
que
ce
ne
soit
point
pour
nous
souler'en
ce
monde,
c'est
a
dire
pour
y
estre
comme
abrutis.
Que
si
nous
avons
de
quoy,
que
nous
scaehions
qu'il
ne
nous
faut
pas
neantmoins
estre
ensevelis,
ni
en
or,
ni
en
argent,
ni
en
champs,
ni
en
prez,
comme
ceux
qui
pensent
que
ce
soit
leur
dernier
but
d'avoir
tout
a
souhait.
Il
est
certain
que
tels
sont
desia
comme
trespassez:
car
ils
s'ensevelissent
d'eux
mesmes
en
ces
biens
caduques,
tellement
qu'ils
ne
peuvent
regarder
au
ciel.
Que
donc
nous
pensions
a
nous,
et
que
nous-nous
gardions
bien
d'estre
maudits
de
la
bouche
du
Fils
de
Dieu,
mais
que
nous
attendions
de
luy
toute
benediction
et
toute
nostre
vie,
afin
de
ne
point
venir
a
ce
mal'heur
qui
est
yci
prononce.
Et
que
nous
apprenions
par
cela,
de
passer
par
ce
monde,
en
sorte
que
nous
y
soyons
comme
estrangers:
et
que
celuy
qui
possede
(comme
dit
S.
Paul)
soit
comme
s'il
n'avoit
rien,
II
est
vray
que
ceux
qui
ont
de
quoy
pour
faire
grand
chere,
ont
aussi
de
plus
grandes
tentations,
ausquelles
ils
pourroyent
succomber:
et
pourtant
qu'ils
apprenent
de
recourir
a
Dieu,
et
que
tout
ce
qu'il
leur
donne
soit
pour
les
attirer
de
plus
en
plus
a
luy:
pour
les
enflammer
en
son
amour,
et
les
inciter
a
luy
obeir:
et
qu'ils
n'ayent
point
de
tels
allechemens
des
biens
qui
leur
sont
donnez,
qu'ils
en
soyent
du
tout
adonnez
au
monde.
Voyla
donc
comme
au
milieu
de
toute
nostre
abondance
il
ne
nous
faut
point
souler,
tellement
que
ce
soit
pour
nous
estrangler,
et
que
ceste
malediction
soit
sur
nous,
-Mal'heur
sur
vous
qui
estes
soulez:
mais
cognoissons
qu'il
nous
faut
estre
rassasiez
d'une
autre
facon:
c'est
ascavoir
en
contem-
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