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soit
du
tout
vuide:
car
autrement
il
seroit
hypocrite.
S'ils
sont
riches,
s'ils
ont
sante
corporelle,
et
mesmes
(comme
i'ay
dit)
qu'ils
soyent
douez
de
quelques
dons
excellens
du
sainct
Esprit,
ils
recognoistront
les
graces
de
Dieu
en
tout
cela,
et
s'y
esiouiront,
et
luy
en
rendront
louange.
Voyla
donc
comme
les
fideles
useront
de
tous
les
biens
de
la
vie
presente.
Mais
cependant
si
auiourd'huy
ils
sont
a
leur
aise,
ils
s'apprestent
a
souffrir
demain,
quand
il
plaira
a
Dieu
de
les
y
appeller:
et
s'il
luy
plaist
de
les
despouiller
des
biens
qu'il
leur
a
donnez,
ils
sont
prests
aussi
de
les
luy
resigner,
et
remettre
entre
ses
mains,
scachans
bien
que
c'estoit
a
ceste
condition
qu'ils
les
possedoyent,
de
les
quitter
quand
il
luy
plairoit.
L'homme
fidele
donc
cognoistra,
Et
bien,
auiourd'huy
riche,
demain
povre.
Quand
il
plaira
a,
Dieu
de
faire
un
tel
changement
en
moy,
qu'au
lieu
d'estre
a
mon
aise
il
me
sale
souffrir
beaucoup:
et
au
lieu
de
rire,
qu'il
me
sale
plorer,
ce
m'est
assez
que
cependant
ie
ne
laisseray
point
d'estre
de
ses
enfans:
et
de
son
coste,
il
m'a
promis
qu'il
m'avouora
tousiours
pour
tel,
ie
m'y
si
eray
donc.
Voyla
(di-ie)
comme
les
fideles
en
feront,
et
puis
ils
garderont
tousiours
sobriete:
ils
retrancheront
de
leurs
morceaux.
Et
se
retiendront,
et
penseront,
Encores
que
ie
me
peusse
eslever
en
ambition
et
hautesse,
que
ie
peusse
estre
tout
confit
en
mes
delices,
si
faut-il
que
ie
pense
plus
haut,
et
que
ie
scache
que
tous
les
biens
que
Dieu
me
distribue
en
ce
monde,
c'est
pour
me
faire
le
chemin
pour
tendre
a
luy,
et
estre
comme
une
eschelle
pour
nous
faire
monter
en
haut,
et
non
pas
pour
estre
comme
un
sepulchre
pour
m'ensevelir
yci
bas.
Voyla
donc
comme
les
fideles
ne
riront
pas
d'une
facon
brutale,
et
ne
s'arresteront
pas
a
la
felicite
caduque
qui
leur
est
donnee:
et
puis
ils
ne
s'esiouiront
pas
aussi
quand
le
monde
leur
applaudira,
comme
s'ils
avoyent
leur
loyer
yci
bas,
et
comme
s'ils
estoyent
desia
recompensez
de
la
bonne
vie
qu'ils
ont
menee:
mais
il$'
seront
prests
de
cheminer,
tant
par
bonne
renommee
comme
par
infamie.
C'est
(di-ie)
la
mesure*
et
le
moyen
que
tienent
les
fideles,
ascavoir
que
quand
ils
seront
a
leur
aise,
si
est-ce
qu'ils
ne
s'^r
endormiront
point
:
et
de
s'y
eny
vrer,
encores
moins
:
et
puis
ils
seront
tousiours
prests
a
tout
quitter,
quand
il
plaira
a
Dieu.
Or
au
contraire
les
incredules
s'enyvrent
du
premier
coup
en
leurs
aises,
ils
en
sont
du
tout
crevez,
et
sont
tellement
stupides
qu'il
n'est
point
question
de
penser
a,
Dieu
rii1
a
la
vie
spirituelle.
Et
puis
ils
s'endurcissent,
et
s'il
leur
advient
quelque
adversite,
c'est
a
grincei
les
dents,
et
a
blasphemer
a
l'encontre
de
Dieu.
Nous
voyons
donc
comment
et
en
quel
seus
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
maudit
yci
les
riches,'
et
ceux
qui
sont
soulez,
ceux
qui
rient,
et
quiT
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