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SERMON
LXV.
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plus
de
bien
cent
fois
qu'il
ne
nous
est
commande
(si
possible
estoit)
que
nous
ne
devons
pas
pour
cela
estimer
que
nous
ayons
fait
rien
davantage:
mais
recognoissons
que
nous
devons
tout
a
Dieu.
Et
puis
que
nous
luy
sommes
redevables
en
tout
et
par
tout,
en
quoy
est-ce
qu'il
nous
peut
estre
oblige?
Nous
peut-il
rien
devoir
de
son
coste?
D'avantage,
cognoissons
que
quand
encores
nous
tendrons
au
bien,
ce
sera
tousiours
en
clochant,
au
lieu
de
courir:
il
y
aura
beaucoup
d'imperfections
et
de
povretez:
et
il
n'y
a
celuy
qui
ne
cognoisse
cela
en
soy,
moyennant
qu'il
se
iuge
sans
hypocrisie.
La
dessus
cognoissons
que
toutes
nos
oeuvres
ne
seroyent
que
malediction
devant
Dieu,
sinon
qu'il
les
acceptast
par
sa
bonte
infinie,
voire
d'autant
que
nous
sommes
disciples
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
et
que
nous
avons
tout
nostre
repos
en
luy.
Voyla
donc
comme
il
nous
faut
faire
nostre
profit
de
ceste
doctrine.
Car
quand
nous
sommes
yci
attirez
au
ciel,
c'est
afin
qu'il
ne
nous
couste
pas
beaucoup
de
marcher
parmi
les
espines,
de
sauter
par
dessus
les
fossez,
et
de
grimper
mesmes
par
dessus
les
rochers
et
montagnes
quand
il
en
est
besoin
:
et
ainsi
que
rien
ne
nous
destourne,
que
nous
ne
tendions
et
aspirions
a
nostre
but.
Or
on
pourroit
yci
demander,
s'il
n'est
point
licite
aux
enfans
de
Dieu,
d'estre
riches,
et
d'user
des
biens
que
Dieu
leur
a
eslargis,
et
de
s'y
resiouir.
Car
il
est
dit,
Malheur
sur
vous
qui
riez:
Malheur
sur
vous
riches:
et
mesmes,
Malheur
sur
vous
quand
on
parlera
bien
de
vous.
Et
comment?
Il
ne
sera
point
donc
licite
de
bien
vivre
et
vertueusement,
en
sorte
qu'on
parle
bien
de
nous:
et
de
faict,
ii
nous
faut
procurer
le
bien
devant
les
hommes
(comme
dit
S.
Paul)
et
faut
que
nous
facions
en
sorte
que
les
meschans
mesmes
ayent
la
bouche
close
(comme
il
est
dit
en
l'autre
passage)
et
qu'ils
soyent
contraints
de
glorifier
Dieu,
quand
ils
verront
que
nous
cheminerons
en
sa
crainte.
Ceci
donc
pourroit
estre
trouve
dur
et
estrange,
que
les
riches
de
ce
monde
sont
maudits,
et
ceux
qui
ont
quelque
repos,
et
qui
s'esiouissent
:
mais
Iesus
Christ
a
yci
regarde
l'affection
de
ceux
qui
oublient
le
Royaume
celeste,
quand
ils
se
trouvent
bien
en
ce
monde,
et
qui
y
sont
du
tout
hebetez
et
abrutis.
Pour
mieux
comprendre
cela,
regardons
comme
les
fideles
se
portent
en
leurs
aises.
Il
est
vray
que
si
Dieu
leur
envoye
prosperite
et
repos,
ils
rapporteront
le
tout
a
sa
louange:
car
ils
useront
sobrement
de
ce
qui
leur
est
donne,
voire
a
telle
fin
que
tousiours
ils
tascheront
de
bien
vivre.
Et
bien,
ils
ne
voudront
pas
que
ces
biens-la
soyent
perdus:
mais
il
les
recognoissent
comme
benedictions
de
Dieu.
Apres,
si
un
homme
ha
quelque
don
excellent
de
l'Esprit
de
Dieu,
il
ne
dira
pas
qu'il
en
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