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Voyla
donc
comme
sous
ombre
de
ce
mot
de
Loyer,
les
Papistes
viendront
non
seulement
obscurcir
la
grace
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
mais
aussi
l'aneantir
s'il
leur
estoit
possible.
Or
de
nostre
coste,
scachons
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
n'est
point
yci
venu
pour
nous
enfler
d'orgueil
et
de
presomption,
qu'il
n'a
pas
voulu
que
nous
fussions
comme
autheurs
de
nostre
salut,
ayans
ceste
fausse
persuasion,
que
si
nous
commettons
des
fautes,
nous
avons
le
moyen
de
les
recompenser.
Car
il
nous
monstre
assez
en
beaucoup
d'autres
passages,
que
c'est
en
luy
seul
-qu'il
nous
faut
chercher
tout
cela,
et
que
c'est
en
la
bonte
gratuite
de
Dieu
son
Pere
que
nos
oeuvres
mesmes
vienent
en
comte:
et
ce
que
Dieu
les
trouve
bonnes
(car
elles
sont
vicieuses
d'elles-mesmes
et
meritent
d'estre
reiettees)
c'est
de
sa
pure
grace
et
liberalite,
et
de
l'amour
paternelle
qu'il
nous
porte.
Ainsi
donc
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
ne
nous
a
pas
voulu
yci
mettre
en
dispute
de
la
cause
de
nostre
salut,
pour
scavoir
quelle
valeur
il
y
a
en
tous
les
services
que
nous
ferons
a
Dieu
son
Pere
:
mais
il
nous
a
voulu
monstrer
que
s'il
semble
que
ce
soit
temps
perdu
de
nous
employer
a
bien
faire,
veu
que
d'autant
plus
que
nous
chercherons
de
nous
conformer
a
la
volonte
de
Dieu
son
Pere,
nous
serons
hays
du
monde,
nous
serons
reiettez,
et
mesmes
persecutez:
ces
tentations-la
ne
nous
doyvent
point
empescher
que
nous
ne
poursuyvons
nostre
course.
Et
pourquoy?
Car
cependant
que
nous
vivrons
yci
bas,
il
nous
faut
servir
a
Dieu
par
beaucoup
de
combats.
Et
ou
est
nostre
victoire?
Au
ciel,
regardons
la
donc.
Et
ainsi
pensons,
non
point
a
meriter,
mais
seulement
a
cheminer
en
perseverance
au
service
de
Dieu:
car
nous
avons
le
loyer
qui
nous
a
este
acquis
par
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
et
que
nous
obtenons
par
le
merite
de
sa
mort
et
passion,
qui
ne
nous
peut
faillir.
Et
que
nous
despitions
hardiment
toutes
ces
canailles
de
la
Papaute,
qui
parleront
assez
de
merites,
mais
c'est
en
se
mocquant
de
Dieu
:
car
en
desgorgeant
leurs
merites,
il
semble
qu'ils
soyent
prests
de
faire
merveilles:
et
a
les
ouir,
on
diroit
qu'il
n'y
a
que
feu
et
zele
en
eux,
cependant
il
n'y
a
celuy
qui
voulust
mettre
le
bout
du
doigt
pour
rien
souffrir.
Qu'ils
soyent
patiens,
il
n'en
est
point
de
question,
mais
au
con
traire
les
plus
grans
prescheurs
de
merites
de
ces
bestes,
et
de
ces
Caphards
qui
en
feront
retentir
Pair,
ce
seront
des
vileins
paillards,
les
uns
dissolus
et
prophanes,
les
autres
yvrongnes
et
addonnez
a
tout
desbauchement
:
brief,
il
n'y
aura
que
toute
vilenie
et
enormite.
Voyla
donc
les
beaux
prescheurs
de
merites
de
la
Papaute,
et
cependant
en
toute
leur
vie
il
n'y
aura
que
despitemens
de
Dieu.
Or
au
contraire,
scachons
que
quand
nous
aurons
faict
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