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pour
nous
bien
faire
seulement
un
iour,
mais
c'est
pour
continuer,
et
nous
donner
accez
de
recourir
a
luy
le
lendemain.
Que
quand
Dieu
nous
aura
fait
grace,
il
declare
alors
qu'il
veut
que
nous
continuons
a
marcher,
puis
qu'il
nous
a
monstre
le
chemin
pour
venir
a
luy,
qu'il
nous
a
ouvert
la
porte.
Ainsi
donc
que
nous
apprenions
de
reduire
en
memoire
tant
de
biens,
par
lesquels
Dieu
nous
a
monstre
son
amour,
pour
nous
fortifier:
afin
que
nous
puissions
prendre
courage,
quand
il
est
question
de
nous
certifier
d'une
vraye
foy,
qu'il
nous
exaucera.
Et
de
faict,
ceux
qui
ne
pensent
point
aux
graces
de
Dieu,
ils
sont
la
comme
estourdis.
Et
voila
qui
est
cause
que
nous
sommes
si
froids
a
prier,
et
que
nous
y
allons
si
laschement,
et
que
nous
ne
savons
si
nous
devons
rien
obtenir,
et
si
nos
oraisons
seront
frustratoires
et
inutiles.
Et
pourquoy?
Car
il
ne
nous
souvient
point
des
promesses
que
Dieu
nous
a
faites,
voire
et
des
arres,
par
maniere
de
dire,
qu'il
nous
a
donnees:
il
nous
a
asseurez
tant
et
plus
que
nous
ne
viendrons
point
a
luy
a
faute:
et
nous
ne
pensons
point
a
tout
cela.
Nostre
ingratitude
donc
nous
empesche
d'avoir
une
vraye
et
droite
confiance,
et
que
nous
ne
pouvons
pas
venir
a,
luy
seul
pour
dire,
Seigneur,
ie
ne
doute
point
que
tu
ne
me
sois
propice,
et
que
ie
ne
soye
tousiours
receu
devant
toy:
non
pas
que
i'en
soye
digne:
mais
qu'il
te
souvienne
des
biens,
que
i'ay
receus
de
ta
main.
Car
c'est
en
ceste
confiance
que
ie
vien
a
toy;
que
comme
tu
fes
monstre
benin
et
liberal
par
ci
devant,
que
tu
continueras
iusques
en
la
fin.
Voila
ce
que
nous
avons
a
retenir,
quand
Moyse
dit:
Seigneur,
tu
as
commence
de
monstrer
a
ton
serviteur
la
hautesse
de
ton
bras
fort.
Or
notamment
Moyse
parle
ici
de
la
hautesse
et
grandeur
de
Dieu,
et
de
la
vertu
de
sa
main.
Comme
s'il
disoit,
que
Dieu
luy
a
fait
sentir
une
vertu
extraordinaire,
et
que
ce
n'est
point
comme
chacun
sentira
quelque
grace,
par
laquelle
il
soit
conduit
a
prier
Dieu.
Car
Dieu
a
desploye
des
vertus
non
accoustumees,
que
ce
n'a
pas
este
une
chose
vulgaire
que
ce
qu'il
a
monstre
a
Moyse.
Voila
donc
pourquoy
il
demande
d'estre
introduit
en
la
terre.
Comme
s'il
disoit:
Mon
Dieu,
tu
cognois
que
tu
m'as
choisi,
non
point
comme
un
chacun
d'entre
nous,
mais
ie
suis
comme
un
vaisseau
eleu:
et
d'autant
que
tu
fes
servi
de
moy,
maintenant
qu'il
te
plaise
de
m'introduire
en
la
terre.
Et
en
cela
voyons-nous
que
Moyse
n'a
point
tant
souhaitte
ceci
a
cause
de
soy,
qu'au
regard
de
tout
le
peuple,
afin
que
tous
en
fussent
edifiez.
Car
c'estoit
une
chose
qui
pouvoit
troubler
les
infirmes,
de
voir
le
conducteur
du
peuple
mourir.
Voila
un
peuple
qui
n'est
que
trop
hardi,
voire
en
sa
temerite:
mais
cependant
s'il
faut
obeir
a
Dieu,
on
voit
la
laschete
qui
y
estoit:
et
quand
Moyse
trespasse,
c'estoit
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