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CONTRE
LES
ANABAPTISTES.
82
commandement
expres,
eust
volentiers
recule
s'il
eust
peu.
Mais
il
faut,
que
pour
obeir
a
Dieu,
il
recoyve
ceste
charge.
Quant
a
David,
son
regne
est
non
seulement
approuve
de
Dieu,
mais
loue
et
orne
de
tiltres
fort
honorables.
Le
semblable
se
doit
estimer
de
ses
successeurs
:
veu
qu'il
y
a
une
mesme
raison.
Il
ne
reste
donc
autre
subterfuge
a
ces
ennemis
de
tout
ordre,
sinon
de
dire
que
nostre
Seigneur
requiert
une
perfection
plus
grande
en
l'Eglise
Chrestienne,
qu'il
n'a
pas
faict
au
peuple
Iudaique.
Or
cela
est
bien
vray,
quant
aux
ceremonies,
[page
66]
Mais
que
nous
ayons
autre
reigle
de
vivre,
quant
a
la
loy
morale,
qu'on
appelle,
que
n'a
eu
le
peuple
ancien,
c'est
une
faulse
opinion.
Ceux
qui
l'ont
pense
ont
prins
occasion
du
cinquiesme
de
sainct
Matthieu:
ou
il
semble
bien
advis
1)
de
prime
face,
que
nostre
Seigneur
lesus
adiouste
quelque
chose
a
ce
qu'il
avoit
desia
commande
au
peuple.
Mais
quand
on
regardera2)
ce
que
la
Loy
de
Moyse
contient,
et
qu'on
rapportera
l'un
a
l'autre,
pour
en
faire
comparaison,
on
congnoistra
que
l'intention
de
nostre
Seigneur
Iesus
n'a
pas
este
de
faire
addition
aucune:
mais
seulement
de
remettre
la
vraye
intelligence
de
la
loy
en
son
entier,
laquelle
avoit
este
depravee
par
les
faulses
gloses
des
Rabins.
Tenons
donc
ceste
resolution,
que
quant
a
la
vraye
iustice
spirituelle,
e'est
a
dire,
que
l'homme
fidele
chemine
en
bonne
conscience
et
soit
entier
devant
Dieu,
tant
en
sa
vocation
qu'en
toutes
ses
oeuvres,
il
y
en
a
eu
une
declaration
pleine
et
entiere
en
la
loy
de
Moyse:
a
laquelle
il
nous
convient
simplement
tenir,
si
nous
voulons
suyvre
le
droict
chemin.
Quiconque
donc
y
adiouste
ou
diminue
sort
des
limites.
Ainsi
cest
argument
sera
seur
et
infallible.
Nous
servons
a
un
mesme
Dieu
que
les
peres
anciens.
Nous
avons
une
[page
67]
mesme
loy
et
reigle
qu'ilz
ont
eu,
pour
nous
monstrer
comment
il
nous
faut
gouverner,
pour
cheminer
droitement
devant
Dieu.
Il
s'ensuit
donc,
qu'une
vocation,
laquelle
a
este
lors
saincte
et
legitime,
nes
peut
estre
reprouvee
entre
les
Chrestiens.
D'autant
que
la
vocation
est
la
principalle
partie
de
la
vie
humaine
et
qui
emporte
plus
devant
Dieu.
De
la
il
s'ensuit
que
nous
ne
devons
exclurre
d'entre
nous
l'estat
de
iustice
civile,
ny
le
chasser
hors
de
l'Eglise
Chrestienne:
puis
qu'ainsi
est
que
nostre
Seigneur
l'a
ordonne
et
approuve
comme
bon
au
peuple
d'Israel;
et
y
a
constitue
ses
plus
excellens
serviteurs,
et
mesme
ses
Prophetes.
Ilz
repliqueront
possible,
que
tout
ce
gouvernement
civil
du
peuple
d'Israel
estoit
une
figure
1)
advis,
manque
1611.
2)
bene
diligenterque.
Calvini
opera.
Vol,
VIL
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