21:81
81
PAR
NICOLAS
COLLADON.
82
il
estima
qu'il
n'estoit
pas
besoin.
Le
second
accez
venoit
au
Dimanche
10.
iour
de
May,
et
lors
en
son
sermon
devoyent
estre
presentez
au
peuple
deux
nouveaux
Pasteurs,
au
lieu
de
deux
autres,
dont
l'un
estoit
mort,
et
l'autre
avoit
este
depose
pour
malversation.
Or
luy
ne
pensant
point
a
sa
fievre,
ou
n'y
voulant
point
penser
(tant
il
prenoit
grand
plaisir
de
servir
l'Eglise)
un
bien
peu
devant
qu'il
sortist
de
sa
maison
pour
aller
au
temple,
on
apperceut
a
ses
doigts
quelque
signe
de
l'accez
venant.
Mais
il
dissimula
cela,
et
monta
en
chaire,
et
apres
la
priere
et
le
chant
du
Pseaume,
commenca
son
sermon,
et
s'efforca
de
continuer,
faisant
apporter
pour
son
soulagement
une
selle1)
dedans
la
chaire,
afin
de
s'assoir.
Mais
la
force
des
frissons
le
pressant
tousiours,
il
fut
contreint
finalement
de
s'excuser
envers
l'assemblee,
et
se
retirer
en
sa
maison,
n'ayant
fait
qu'une
partie
de
son
sermon.
Pour
suppleer
au
defaut,
et
afin
que
l'acte
ne
demeurast
imparfait,
un
des
autres
ministres
la
presens,
assavoir
M*
Nicolas
des
Gallars,
acheva
le
sermon,
poursuivant
fort
bien
a
propos
le
texte
qu'avoit
commence
a
exposer
ledit
Calvin.
Ceste
annee-la
pour
les
sermons
ordinaires
de
sa
sepmaine,
il
print
le
Ieudi
IG.
iour
de
Iuillet
le
Prophete
[e
5]
Isaie:
lequel
quelques
annees
auparavant
il
avoit
presche
en
l'Eglise,
et
depuis
leu
en
l'escole,
comme
ii
a
este
dit.
Le
26
iour
d'Aoust
il
partit,
accompagne
d'aucuns
de
ses
amis,
pour
aller
a
Francfort,
en
estant
requis
par
les
Seigneurs
de
ladite
ville,
afin
d'appaiser
quelques
troubles
esmeus
en
l'Eglise
Francoise
que
lesdits
Seigneurs
y
avoyent
recueillie
bien
humainement.
Auquel
affaire
il
se
porta
tellement,
que
son
voyage
fut
profitable
a
icelle
Eglise
Francoise,
et
agreable
aussi
a
la
Seigneurie
dudit
Francfort.
Au
retour
dudit
voyage,
tant
pour
le
labeur
que
la
longueur
du
chemin,
il
eut
ses
hemorroides,
et
l'ulcere
dont
il
a
este
parle
luy
revint:
mais
pour
cela
il
ne
s'en
mit
au
lict,
et
ne
laissa
rien
de
sa
charge.
Ceste
annee-la,
ii
composa
le
petit
livret
intitule
Reformation
pour
im
poser
silence
a
un
certain
belistre,
nomme
Antoine
Cathelan,
iadis
cordelier
d'Albigeois.
L'occasion
fut,
que
ce
galandla2)
avec
une
sienne
putain
estant
ici
venu,
fut
incontinent
cognu
tel
qu'il
estoit,
un
affronteur,
et
pourtant
contreint
de
desloger.
Et
puis
s'estant
retire
a
Lausanne
et
aux
terres
de
Berne,
fit
tant
par
ses
beaux
actes,
qu'il
en
fut
banni
sur
peine
du
fouet.
Or
cela
le
despita
tellement,
que
s'en
estant
retourne
en
France,
il
fit
imprimer
une
certaine
epistre,
intitulee
a
Messeigneurs
les
Syn-
1)
un
siege
F.
2)
cet
homme-la
F.
Calvini
opera.
Vol.
XXI
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