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vertu,
et
que
sur
cela
nous
bastissons
par
phantasie:
cependant
donc
que
nous
sommes
ainsi
occupez
de
folle
presomption,
nous
sommes
prests
a
tresbucher,
et
perir
a
tousiours.
Or
Dieu
ayant
pitie
de
nous,
envoye
des
remedes
qu'il
sait
estre
convenables:
il
nous
afflige,
nous
sommes
batus
de
ses
verges.
0
Si
nous
murmurons,
et
que
nous
ne
puissions
estre
patiens
quand
Dieu
nous
chastie
ainsi:
n'est-ce
pas
une^ingratitude
trop
grande,
de
ne
pouvoir
souffrir
que"
Dieu
remedie
a
nostre
perdition,
et
nous
en
retire?
Ainsi
donc
notons
bien
qu'ici
le
sainct
.
Esprit
nous
a
voulu
rendre
les
chastimens
de
Dieu
doux
et
amiables,
afin
que
nous
soyons
paisibles
pour
les
porter
quand
il
nous
seront
envoyez.
Voila
pour
un
Item.
Il
est
vrai
que
ceci
sera
trouve
fort
estrange
du
sens
charnel.
Car
Dieu
ne
pourroit-il
mieux
prouvoir
a
nostre
salut
qu'en
nous
tormentant
ainsi?
Faut-il
qu'il
nous
mene
a
la
mort
pour
nous
appeller
a
la
vie?
Voila
une
maniere
de
proceder
qui
est
incroyable,
quand
l'homme
disputera
selon
la
raison:
il
pensera
que
ce
n'est
que
folie,
que
Dieu
nous
tue
en
nous
pardonnant.
Car
que
sontce
que
les
afflictions?
Signes
de
son
ire:
comme
nous
savons
que
toutes
maladies
sont
messages
de
mort:
nous
savons
que
toutes
les
tristesses
que
nous
concevons
sont
pour
nous
abismer.
Or
nostre
Seigneur
nous
amene
a
tristesses,
a
maladies,
a.
tourmens,
il
nous
tient
la
comme
en
torture,
que
nous
n'en
pouvons
plus,
que
nous
languissons
en
sorte
que
nostre
vie
approche
du
sepulchre:
comme
il
en
est
ici
parle.
Oar
il
n'est
point
question
de
ces
petites
afflictions
ausquelles
nous
sommes
accoustuinez,
mais
que
Dieu
nous
amene
iusques
a
une
extremite
si
grande,
qu'il
n'y
a
plus
esperance
qui
soit
en
nous.
Et
comment
cela?
Faut-il
que
Dieu
nous
iette
iusques
au
plus
profond
de
la
mort,
afin
de
nous
en
retirer?
Or
il
en
besongne
ainsi,
et
ne
faut
point
que
nous
plaidions
contre
luy:
car
nous
perdrons
tousiours
nostre
cause.
Et
de
fait
voila
pourquoi
l'Escriture
sainte
lui
attribue
cest
office
de
mortifier
devant
qu'il
vivifie,
et
de
mener
au
sepulchre
devant
qu'il
en
retire.
Cognoissons
donc
que
Dieu
veut
ici
exercer
nostre
obeissance,
quand
il
nous
examine
iusques
a
l'extremite,
et
que
nous
n'en
pouvons
plus,
non
pas
mesmes
ravoir
nostre
halaine,
qu'il
s'emble
que
nous
soyons
suffocquez
du
tout.
Quand
donc
nostre
Seigneur
nous
amene
du
tout
iusques
la,
c'est
afin
de
savoir
si
nous
sommes
du
tout
siens,
et
si
nous
pourrons
souffrir
d'estre
gouvernez
par
sa
main.
Quoy
qu'il
en
soit,
quand
nous
serons
tentez
en
nos
troubles
et
fascheries,
que
ceste
sentence
nous
viene
au
devant
pour
nous
resiouir,
Voila
ii
est
dit,
que
Dieu
menant
les
hommes
au
sepulchre,
les
en
veut
retirer:
qu'en
minant
leur
chair,
il
les
veut
re-
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