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brigandages
souventesfois,
qu'il
n'est
question
que
d'escorcher
les
uns
les
autres.
Malheur
sur
nous
donc,
si
nous
ne
pensons
mieux
a
ce
qui
nous
est
ici
remonstre:
c'est
que
Dieu
nous
oblige
a
procurer
le
bien
d'autruy:
et
que
nous
advisions
de
tellement
faire,
que
nul
ne
porte
dommage
p|r
sa
faute:
et
non
seulement
que
nous
soyons
purs
de
toute
malice,
mais
aussi
de
nonchalance.
Car
Dieu
nous
amene
iusques
la,
que
tout
ainsi
que
nous
pensons
a
nostre
profit,
qu'il
ne
faut
point
aussi
mettre
en
oubli
le
bien
de
nos
prochains:
comme
nous
voulons
qu'on
veille
sur
nous,
en
cas
que
nous
eussions
perdu
quelque
chose,
que
nous
rendions
la
pareille
a
tous
ceux
a
qui
nous
pourrons
secourir
en
necessite.
Or
maintenant
s'il
est
dit
que
nous
devons
ramener
ou
l'asne,
ou
le
boeuf
de
nostre
prochain,
que
sera-ce
de
sa
personne
propre?
ou
bien
que
sera-ce
de
ses
enfans
et
de
sa
famille?
Ie
verray
quelque
maison
desbauchee,
ie
verray
que
le
maistre
est
trompe
:
si
ie
ne
l'adverti,
ie
suis
coupable.
Et
ainsi
donc
il
nous
faut
venir
par
degrez
iusques
la,
que
si
nous
devons
avoir
le
soin
des
bestes,
comment
ne
l'aurons-nous
des
creatures
humaines?
Si
ie
doy
ramener
le
boeuf
d'un
homme,
quand
ie
l'auray
trouve
errant,
de
peur
qu'il
ne
se
perde:
et
que
sera-ce
si
ie
voy
que
ses
enfans
perissent,
et
qu'ils
soyent
comme
bestes
esgarees,
ne
penseray-ie
point
de
les
ramener
au
bon
chemin?
Et
puis
en
general,
si
ie
voy
mon
prochain
aller
en
ruine
et
perdition,
quant
a
sa
personne,
il
faut
que
ie
le
reduise:
comme
aussi
S.
Iaques
nous
exhorte:
Si
quelcun
de
vous
a
reduit
son
prochain
a
la
bonne
voye,
quand
il
est
errant,
il
a
gagne
une
ame
a
Dieu.
Or
si
nostre
Seigneur
exerce
sa
charite
iusques
aux
boeufs
et
aux
asnes,
que
sera-ce
de
ceux
qu'il
a
creez
a.
son
image,
et
qui
sont
semblables
a
nous,
et
avec
lesquels
nous
avons
fraternite,
non
seulement
quant
a
leurs
corps,
mais
quant
a
leurs
ames?
Nous
verrons
qu'ils
s'en
vont
perir,
et
qu'ils
sont
esgarez:
nous
ne
leur
tendrons
point
la
main,
nous
ne
ferons
point
nostre
devoir
de
les
ramener
en
train
de
salut.
Apprenons
donc
de
gagner
les
ames,
quand
nous
les
verrons
perdues,
ou
qu'elles
en
seront
en
danger:
et
appliquons-nous
a
cela
tant
qu'il
nous
sera
possible.
Car
si
nous
y
sommes
lasches,
il
ne
faudra
point
d'autres
tesmoins
que
les
bestes
brutes.
Car
si
nous
les
avons
laisse
perir
a
leurs
maistres,
nous
serons
condamnez
devant
Dieu.
Il
faudra
donc
que
nostre
procez
nous
soit
fait
et
forme
par
les
bestes,
quand
nous
aurons
ainsi
mesprise
de
ramener
les
povres
creatures
qui
estoyent
errantes,
et
faire
qu'elles
fussent
rendues
a
Dieu.
Car
si
nous
sommes
obligez
envers
les
hommes
mortels
de
leur
maintenir
leur
droict,
ie
vous
prie,
ne
sommes-nous
point
plus
tenus
a
Dieu
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