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PRAEFATIONES.
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Adonc
Dieu
commencea
aussi
a
l'avoir
en
haine
:
et
(ainsi
que
bien
il
meritoit)
le
desadvouer
pour
son
oeuvre.
Yeu
que
son
image
et
semblance
en
estoit
effacee,
et
les
graces
de
sa
bonte
en
estoient
hors.
Et
comme
il
l'avoit
mys
et
ordonne
pour
se
delecter
et
complaire
en
luy,
comme
ung
pere
en
son
trescher
enfant:
au
contraire
il
l'eut
en
mespris
et
abomination,
tellement
que
tout
ce
qui
luy
plaisoit
paravant,
luy
a
despleu:
ce
qui
le
souloit
delecter,
Va
irrite:
ce
qu'il
souloit
contempler
de
bening
et
paternel
regard,
il
s'est
pris
a
le
detester
et
veoir
a
regret.
Bref
l'homme
tout
entier
avec
ses
appartenances,
sesfaictz,
ses
pensees,
ses
parolles,
sa
vie,
ont
totalement
despleu
a
Dieu,
comme
s'il
eust
este
son
ennemy
special
et
adversaire,
iusques
a
dire
qu'il
se
repentoit
de
l'avoir
faict.
Apres
avoir
este
deiecte
en
telle
confusion,
il
a
este
second
en
sa
mauidicte
semence,
pour
engendrer
generation
semblable
a
luy,
c'est
a
dire
vitieuse,
perverse,
corrompue,
vuyde
et
desproveue
de
tout
bien,
riche
et
abondante
en
mal.
Toutessois
le
seigneur
de
misericorde
(qui
ne
ayme
pas
seulement:
mais
luy
mesme
est
amour
et
charite)
voulant
encore
par
sa
bonte
infinie
aymer
ce
qui
n'est
digne
d'aymer,
n'a
pas
du
tout
dissipe,
perdu
et
abysme
les
homes,
comme
leur
iniquite
le
requeroit
:
mais
les
a
soubstenu
et
supporte
en
doulceur
et
patience,
leur
donnant
terme
et
loysir
de
se
retourner
a
luy,
et
se
radresser
en
l'obeissance,
1)
de
laquelle
ilz
s'estoient
destournez.
Et
combien
qu'il
digisimulast
et
se
teust
(comme
s'il
se
eust
voulu
cacher
d'eulx)
les
laissant
aller
apres
les
desirs
et
souhaictz
de
leur
concupiscence,
sans
loix,
sans
regime,
sans
correction
quelconque
de
sa
parolle:
neantmoins
il
leur
a
baille
assez
d'advertissemens
qui
les
devoient
inciter
a
le
cercher,
taster,
et
trouver
pour
le
congnoistre,
et
honnorer
comme
il
appartenoit.
Car
il
a
esleve
par
tout,
en
tous
lieux,
et
en
toutes
choses,
ses
enseignes
et
armoiries,
voire
soubz
blasons
de
si
claire
intelligence,
quil
n'y
avoit
celuy
qui
peult
pretendre
ignorance
de
ne
congnoistre
ung
si
souverain
seigneur
:
qui
avoit
si
amplement
exalte
sa
magnificence.
C'est
quand
en
toutes
les
parties
du
monde,
au
ciel,
et
en
la
terre,
il
a
escrit
et
quasi
engrave
la
gloire
de
sa
puissance,
bonte,
sapience,
et
eternite.
Sainct
Paul
donc
a
dit
bien
T
ray,
que
le
seigneur
ne
se
estoit
iamais
laisse
sans
tesmoingnage:
mesme
envers
ceulx
ausquelz
il
n'a
envoye
aucune
congnoissance
de
sa
parolle.
Veu
que
toutes
les
creatures
despuis
le
firmament
iusque
au
1)
Toutes
ies
edd.
posteneures
ont:
a
l'obeissance.
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