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SERMONS
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ceux
qu'il
a
gagnez
a
Iesus
Christ
par
l'Evangile
sont
sa
couronne.
Et
tous
serviteurs
de
Dieu
en
peuvent
dire
autant:
mais
tant
y
a
que
ce
n'est
point
en
faisant
partage
avec
Dieu,
comme
ceux
qui
allegueront
leurs
vertus
et
merites,
il
est
certain
que
ceux-la
se
font
comme
des
idoles.
Mais
les
fideles
apres
avoir
confesse
qu'ils
ne
sont
rien
du
tout,
sinon
par
la
bonte
gratuite
de
Dieu,
se
glorifient
en
ce
qu'il
leur
a
donne,
luy
reservant
tousiours
ce
qui
luy
est
deu.
Quand
donc
nous
ne
voudrons
rien
avoir
de
separe
d'avec
Dieu:
mais
que
nous
dependrons
de
luy
et
de
sa
pure
grace,
voila
comme
nous
aurons
louange,
voire
en
nous
(dit
sainct
Paul)
et
non
point
en
autrui.
Or
quand
il
dit
seulement
en
nous,
ce
n'est
pas
a
dire
que
la
louange
y
reside,
et
que
nous
ne
soyons
pecheurs
:
mais
il
regarde
ce
que
nous
avons
desia
declare,
c'est
a
scavoir
que
cependant
on
s'arreste
a
faire
comparaison
de
l'un
a
l'autre,
qu'un
chacun
s'abuse.
Car
il
nous
semblera
que
nous
sommes
des
petis
anges
:
et
cependant
nous
ne
serons
gueres
meilleurs
que
diables.
Et
pourquoy?
Car
nous
ressemblons
a
ceux
qui
sont
du
tout
malins
et
corrompus.
Or
si
ceste
admonition
a
iamais
este
necessaire,
auiourd'huy
elle
l'est.
Car
combien
desia
du
temps
de
sainct
Paul
il
y
eust
beaucoup
de
corruptions,
si
est-ce
qu'auiourd'hui
on
est
venu
iusques
au
comble.
Et
de
faict,
il
semble
que
tous
estats
ayent
conspire
a
l'encontre
de
Dieu.
Nous
verrons
donc
le
monde
desborde
comme
en
rage
furieuse
pour
faire
la
guerre
contre
toute
equite
et
droiture.
En
telle
confusion
nous
ne
laisserons
pas
toutesfois
de
nous
endormir.
Et
pourquoy?
Chacun
fait
ainsi.
Et
voila
Dieu
qui
est
comme
recule.
Et
pensons
nous
que
par
nos
iniquitez
nous
le
deboutions
de
son
siege,
et
qu'il
soit
despouille
de
l'authorite
qui
luy
appartient
de
iuger
tout
le
monde.
Car
il
faut
tous
comparaistre
devant
luy
sans
exception:
et
la
nous
ne
pourrons
pas
comploter
pour
dire,
Tenez
bon,
car
nous
sommes
une
trop
grande
multitude.
Dieu
d'un
seul
souffle
peut
abysmer
une
centaine
de
mondes.
Puis
qu'ainsi
est,
prattiquons
ce
qui
est
dit
ici
par
sainct
Paul,
et
que
chacun
face
bon
guet
sur
soy.
Et
quand
nous
verrons
les
blasphemes
avoir
la
vogue,
les
paillardises
et
autres
dissolutions,
les
yvrongneries
et
gourmandises,
les
pillages,
les
periures,
les
trahisons,
les
envies,
et
choses
semblables,
que
nous
souspirions
:
et
cependant
que
nous
ne
pensions
pas
que
si
les
espines
entre
lesquelles
nous
cheminons
nous
ont
esgrattigne,
que
par
cela
nous
soyons
quittes:
ou
bien
quand
nous
aurons
mis
en
avant
les
autres
estre
cause
de
nous
avoir
mis
en
mauvais
train,
et
de
faict
que
nous
aurons
este
transportez
comme
d'un
tourbillon,
ne
pensons
pas
que
tout
cela
nous
profite,
mais
suyvons
la
parole
de
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