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SERMON
CXXV
80
il
en
a
este
parle.
Iusques
a
tant
donc
que
l'orgueil
soit
abbatu
et
mis
sous
le
pie,
lequel
est
en
la
nature
des
hommes,
ii
faudra
qu'ils
s'esgayent
tousiours,
et
voltigent
de
coste
et
d'autre,
et
mesmes
soyent
transportez
comme
bestes
brutes.
Et
ainsi
notons
bien
que
le
principal
que
nous
avons
a
faire
en
nos
afflictions,
c'est
d'apprendre
a
nous
humilier,
et
a
n'estre
plus
si
fols
ne
si
hardis
d'entreprendre
plus
que
Dieu
no
nous
permet:
mais
que
nous
cheminions
sous
sa
conduite,
interrogans
tousiours
sa
bouche
pour
nous
tenir
a
ce
qu'il
nous
commande,
et
n'attribuans
rien
a
toutes
nos
forces
et
vertus.
Voila
donc
la
lecon
qu'il
nous
faut
recorder
et
soir
et
matin,
quand
Dieu
nous
afflige.
Or
Eliu
exprime
d'avantage
ce
que
nous
avons
touche:
c'est
a
savoir,
que
Dieu
par
ce
moyen
procure
nostre
salut,
quand
il
nous
humilie.
Et
comment
cela?
Pource
que
c'est
la
ruine
et
perdition
des
hommes,
que
d'estre
ainsi
enflez,
et
s'avancer
plus
qu'il
ne
leur
est
licite.
Il
n'y
a
donc
autre
remede
pour
nous
retirer
de
la
fosse,
et
empescher
que
nous
ne
tresbuchions
d'une
cheute
mortelle,
sinon
que
Dieu
par
afflictions
nous
retiene.
Voila
qui
est
cause
que
nous
ne
tombons
point
au
sepulchre,
c'est
assavoir,
que
Dieu
nous
afflige.O
r
cependant
Eliu
monstre
combien
ceste
medecine
est
rude,
quand
il
dit,
que
c'est
iusques
a
consumer
nostre
chair:
que
nous
riavons
plus
quasi
figure
d'homme,
mais
que
nous
sommes
semblables
a
des
morts
qu'on
aura
retirez
de
terre:
que
les
os
esclissent
par
dehors,
que
nous
ne
pouvons
plus
respiter,
que
nous
sommes
en
tormens
continuels:
que
nous
n'avons
nulle
relasche,
mais
que
Dieu
nous
persecute
si
vivement,
que
nous
n'en
pouvons
plus.
Il
monstre
donc
que
Dieu
ne
peut
pas
gaigner
du
premier
coup
sur
les
hommes
ce
qui
seroit
a
desirer,
c'est
assavoir
qu'ils
se
cognoissent
miserables,
pleins
d'infirmite
pour
baisser
la
teste:
mais
il
faut
que
de
longue
main,
et
par
tormens
continuels
ils
soyent
convaincus,
ou
iamais
ils
ne
se
pourront
assuiettir
ny
renger.
Voila
deux
poincts
que
nous
avons
a
noter.
Or
quant
au
premier,
apprenons
de
porter
patiemment
les
afflictions,
veu
que
nous
voyons
qu'elles
nous
servent
de
medecine.
Est-ce
peu
de
chose
que
nous
soyons
retirez
du
sepulchre?
Il
n'est
pas
ici
question
seulement
de
la
mort
corporelle
qui
passe,
mais
par
similitude
la
damnation
eternelle
est
ici
nommee
Fosse.
Nous
sommes
donc
prests
a
tomber,
non
point
pour
nous
casser
ou
bras
ou
iambes,
non
point
seulement
pour
nous
rompre
le
col,
mais
pour
perir
a
iamais,
pour
estre
raclez
du
livre
de
vie,
pour
estre
retranchez
du
royaume
des
cieux.
Voila
en
quel
estat
nous
mene
nostre
arrogance:
car
cependant
que
nous
voltigeons
ainsi
en
l'air,
et
que
nous
cuidons
avoir
quelque
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