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79
SERMON
XVII.
80
nous
ayons
este
malades
un
iour,
et
trois
:
il
faudra
que
le
mal
dure
et
s'augmente,
iusques
a
ce
que
nous
soyons
bien
purgez.
Quand
donc
nous
faisons
quelques
requestes
a
Dieu,
il
les
faut
moderer.
Pourquoy?
Nous
ne
savons
pas
quelle
est
sa
volonte:
ie
ne
say
pas
ce
qui
m'est
propre,
et
Dieu
ne
m'en
a
donne
nulle
promesse:
il
faut
qu'ici
ie
soye
en
suspens,
et
qu'en
priant
Dieu
ie
me
remette
a
luy,
que
i'attende
en
patience
telle
issue
que
bon
luy
semblera,
que
ie
soye
comme
captif
pour
me
ranger
du
tout
a
sa
volonte,
renoncant
a
toutes
mes
affections.
Nous
voyons
donc
maintenant,
que
la
ou
la
volonte
de
Dieu
ne
nous
est
point
certaine,
qu'il
ne
nous
faut
point
estre
certifiez
de
nostre
coste:
mais
y
aller
avec
ceste
condition,
que
Dieu
nous
face
comme
il
luy
plaira.
Et
cependant,
qu'il
nous
face
trouver
bon
tout
ce
qu'il
fait,
que
nous
puissions
nous
y
accorder:
voire
non
point
par
force,
mais
de
nostre
bon
gre.
Voila
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
cest
exemple
de
Moyse.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
gardons-nous
d'apporter
en
nos
oraisons
ce
que
nous
cognoissons
desplaire
a
Dieu,
et
estre
condamne
de
luy.
Comme
quoy?
Si
nous
luy
demandons
de
vivre
tousiours
en
ce
monde:
nous
savons
que
nous
sommes
creez
a
autre
fin:
et
mesmes
nous
ne
pouvons
estre
ses
enfans,
que
nous
ne
soyons
pelerins
en
ce
monde,
comme
dit
l'Apostre.
Puis
qu'ainsi
est,
celuy
qui
demanderoit
de
vivre
ici
a
iamais,
il
renonce
au
royaume
des
cieux,
il
se
separe
de
Dieu,
et
se
forclost
de
tout
accez
de
luy.
Ainsi
donc
voila
une
chose
fort
contraire
a
la
facon
de
bien
prier:
autant
en
est-il
de
tous
nos
appetis
vicieux.
Nous
savons
ce
que
Dieu
nous
adeffendu:
et
si
nous
allons
tout
au
rebours,
n'est-ce
pas
comme
des
taureaux
eschauffez,
ou
des
bestes
sauvages?
Et
pensons-nous
qu'une
telle
facon
de
prier
ne
provoque
point
la
vengeance
de
Dieu
sur
nous?
N'est-ce
point
un
sacrilege,
puis
qu'on
ne
sauroit
abuser
de
son
Nom
plus
faussement?
Ainsi
donc
nous
devons
tousiours
regarder,
quand
il
est
question
de
nous
enquerir
de
la
volonte
de
nostre
Dieu
:
nous
devons,
di-ie,
aviser
ce
qu'il
nous
promet:
et
alors
nous
serons
exaucez
en
nos
requestes.
Toutesfois
nous
avons
a
noter
quand
Moyse
a
demande
a
Dieu
de
passer
le
Iordain,
ce
n'a
pas
este
qu'a
son
escient
il
voulust
estre
rebelle
a
Dieu.
Oar
il
avoit
receu
avec
toute
humilite
ceste
condamnation
que
nous
avons
veu,
quand
Dieu
l'avoit
banni
de
l'entree
de
la
terre
promise:
mais
maintenant
il
s'oublie,
et
ceci
luy
eschappe.
Quand
nous
voyons
cela:
notons
que
tant
plus
nous
fautil
estre
diligens
a
bien
esplucher
nos
souhaits,
assavoir,
s'ils
sont
conformes
a
la
volonte
de
Dieu,
et
compassez
du
tout
a
la
reigle
de
sa
parolle
ou
non.
Car
nous
pourrons
bien
protester
que
nous
demandons
d'estre
subiets
a
Dieu,
et
dirons
cela
sans
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